Partir à la guerre à la place d'un autre, revenir en héros et se découvrir proscrit...
Des choses incroyables vous tombent dessus, détournent le cours de votre existence et le bouleversent de fond en comble.
Algérie, 1914. Pour le jeune berger Yacine, qui n'a jamais quitté son douar, ces choses incroyables vont l'emporter comme une crue à travers mille imprévus, lui feront connaître le monde moderne, celui des machines et des machinations, des tirailleurs loyaux et des trahisons, de la guerre des tranchées, des promesses piégées, et de l'amour simple et beau pour survivre dans l'adversité.
Cet ouvrage a fait partie de la sélection pour le Prix du Roman Fnac et pour le Grand Prix du Roman de l'Académie française
Pascale Robert-Diard est l'une des grandes plumes du Monde, dont la patte est reconnaissable entre mille, sensible, vibrante, avec le sens du détail juste. Depuis vingt ans, cette grande journaliste tient la chronique judiciaire et a couvert des centaines de procès.
«Les moqueries s'étaient poursuivies à la cantine et pendant les quelques jours qui avaient suivi ce cours sur l'ancienne Égypte. - Regardez qui voilà : le dieu du silence ! Et puis un jour, Daniel, mon futur meilleur meilleur ami, le plus loquace et le plus éloquent de nous tous, prit ma défense en ces terme : - Ça va ! Lâchez-le un peu. Moi, je sais pourquoi il ne parle pas. C'est parce que tout ce qu'il a à dire il le dit à sa façon : en écrivant.» Poursuivant son ambitieuse fresque autobiographique, l'auteur du Ghetto intérieur livre le récit de son enfance en Uruguay, marquée par la violence des dictatures militaires sud-américaines et la découverte salvatrice de l'écriture.
« Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une oeuvre ? Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets ; au coeur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. »Lola Lafon fait résonner la voix de l'adolescente fauchée par l'Histoire avec les fantômes de son propre passé. Bouleversant. Clémentine Goldszal, Elle.Un récit délicat et personnel. Virginie Bloch-Lainé, Libération.Prix Décembre Prix Les Inrockuptibles.
Quand Phyllis Fischer, mère de famille quadragénaire, rencontre le jeune Nicholas Knight, elle décide de tout quitter pour lui. Un premier pas vers une vie libre et émancipée.
Dans l'Angleterre de la fin des années 1960, Phyllis Fischer, épouse et mère quadragénaire, s'éprend de Nicholas Knight, le jeune fils d'amis de son mari. Pour lui, elle abandonne son foyer et les conventions d'un ordre social devenu moralement inacceptable. Tout en s'apercevant que son amant n'est pas exactement celui qui lui convient, elle tombe enceinte et décide de garder l'enfant, qu'elle est heureuse d'élever.
Dans ce style fluide et raffiné qui lui permet de sonder admirablement la psychologie de ses personnages, Tessa Hadley décrit aussi bien le quotidien des classes sociales supérieures que la vie de bohème et les idées nouvelles à l'heure de la révolution sexuelle et confronte l'histoire de plusieurs générations autour du choix libérateur de son héroïne, qui prend tous les risques pour assumer son épanouissement personnel.
Entre Jane Austen - pour l'humour - et Henry James - pour la précision des images -, Free Love est un livre attachant et perpétuellement drôle sur l'émancipation d'une femme et d'une époque.
Le Figaro Littéraire Free Love vibre de tout ce qu'on attend d'un amour interdit. Un roman sexy et magnifiquement écrit.
Elle Un roman intimiste, fourmillant de scènes sensibles et intelligentes.
Le Point
Alice, romancière à succès, a quitté Dublin pour un village isolé. Elle fait la connaissance de Felix sur un site de rencontres. Eileen, la meilleure amie d'Alice, est restée dans la capitale et travaille pour un magazine littéraire. Elle renoue avec Simon, un ami d'enfance. Tous se désirent, se trompent, se quittent. Ils sont jeunes et ont toute la vie devant eux. Mais le monde qui les entoure s'est assombri, est devenu matérialiste ; les inégalités se creusent et la violence sociale augmente. Comment croire encore à l'amour, à l'amitié, à la beauté ?
Après Normal People, Sally Rooney dépeint les rêves et les déceptions de ces enfants du siècle avec une justesse remarquable.
« La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments marquants me restent, puis, ensuite, je me perds. Trop de dates, d'événements, de trous, de silences, de contradictions ».
Sabyl a la trentaine. Il est né à Paris de parents libanais, tenus éloignés de leur pays par la guerre. Pourtant, à Paris, Beyrouth est partout. La famille élargie est restée là-bas. Seuls quelques allers-retours et WhatsApp les relient. Une part manque. Sabyl veut la combler. Micro en main, il leur demande de raconter.
L'action se déroule à Paris dans un futur proche. Une effroyable pandémie due à un virus aviaire a frappé la planète, et les oiseaux d'élevage sont désormais interdits. La capitale est soumise à un pouvoir autoritaire, la population dépourvue de richesses et de liberté, la violence latente.
Alors, une fois par an, le 31 octobre, c'est l'évènement, la Grande Chasse : un canard est lâché du haut de La Tour d'Argent, le célèbre restaurant de la capitale. Celui ou celle qui parviendra à le rapporter vivant aura le privilège de partager un repas avec le président et recevra une coquette somme d'argent. Alors, tous les moyens sont bons pour capturer l'oiseau qui n'a pas l'intention de se laisser amadouer. Au bord de la folie la foule se déchaîne, et chacun donne totalement libre court à ses pulsions.
Entre fiction et réalité, cette fable contemporaine qui navigue sans cesse aux frontières du bien et du mal, est le récit étonnant et haletant d'une chasse au canard grotesque, absurde, qui nous offre une véritable satire de la société et des masses, tout en questionnant l'idée de liberté. Le tout avec beaucoup de finesse, d'humour et de poésie.
« J'ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m'aurait chié sur l'épaule en passant. C'est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n'intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu'on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l'as eu, ton quart d'heure de gloire. La preuve, je t'écris. »Après sa trilogie Vernon Subutex, Virginie Despentes nous revient avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines, un roman de rage et de consolation, de colère et d'acceptation, où l'amitié transcende les faiblesses humaines.
Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961, sans savoir la vérité. Elle connaissait le nom du passeur à contacter, la somme à rassembler. Mais rien sur le bétail, rien sur les machines-outils, rien sur les centaines de milliers de dollars qui ont transité. Ma mère, ma tante, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère ont fait l'objet d'un troc agricole et financier, un trafic d'êtres humains en plein coeur de l'Europe. Il était temps que s'ouvrent les archives et que soit révélé l'innommable : la situation de ceux que le régime communiste ne nommait pas et que, chez les miens, on ne nommait plus, les juifs. Moi qui suis née en France, j'ai voulu retourner de l'autre côté du Rideau de fer. Combler les blancs laissés par mes grands-parents et par un pays tout entier face à son passé.
Début des années 1920, dans un village de l'est de l'Algérie. Après avoir été mariée contre son gré, Leïla décide de se séparer et retourne chez ses parents avec son fils, dans la réprobation générale. Tarek et Saïd, qui ont grandi dans le même village que Leïla, sont secrètement amoureux d'elle.
Saïd devient un homme de lettres. Tarek épouse Leïla et adopte l'enfant, rejoint la lutte pour l'indépendance, puis part travailler en région parisienne.
Leïla, elle, connaît la vie des femmes rurales de cette époque. Cantonnée dans l'éducation des enfants et les tâches ménagères, elle décide d'apprendre à lire et à écrire.
Mais la publication du premier roman de Saïd vient bouleverser la vie du couple. Tarek doit rentrer au plus vite.
Un soir, une jeune chienne, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d'un vieux couple : Sophie, romancière, qui aime la nature et les marches en forêt, et son compagnon Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. D'où vient cette bête blessée ? Qu'a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? Son irruption va transformer la vieillesse du monde, celle d'un couple, celle d'une femme, en ode à la vie.
«TU VEUX PAS ÉCRIRE UN ROMAN SÉRIEUX ?» a conseillé Lisa à Alan, avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard. Profitant de l'été qui commence, Alan espère donc se plonger avec la discipline d'un guerrier samouraï dans l'écriture d'un livre profond et poignant. Ça et aussi s'occuper de la piscine des voisins partis en vacances. Or bientôt l'eau du bassin se met à verdir, de drôles d'insectes appelés notonectes se multiplient à la surface... Après Le discours, cette nouvelle comédie brosse un portrait aussi désopilant que juste de notre époque.
Cinquante ans de la vie d'une femme au bord du précipice. Vingt-quatre heures pour prendre une décision qui changera sa vie pour toujours...
Tôt le matin, un étang qui s'éveille, un peignoir qui glisse, l'eau froide sur sa peau nue... Combien de fois Ellie, la cinquantaine, a-t-elle accompli ce rituel ? Au loin, tout le monde dort encore dans la maison nichée au milieu des bois. C'est ici, au cap Cod, que sa famille passe l'été depuis des générations. Mais ce matin, c'est différent. La veille, Ellie et Jonas se sont échappés quelques instants pour faire l'amour.
Ellie va devoir choisir entre ce qu'elle a construit avec l'époux qu'elle chérit, Peter, et l'histoire qu'elle a longtemps désirée avec Jonas, avant que le sort en décide autrement.
Et ce matin, tous les souvenirs semblent remonter à la surface de l'eau - les bons, les mauvais, les doutes et les secrets...
Un pavillon de banlieue. Trois jours. Deux frères et une soeur. Claire, l'aînée, infirmière et mère de famille harassée par le quotidien. Antoine, le benjamin, startupeur efficace mais en lutte contre le monde entier. Paul, le fils cadet, cinéaste en marge des siens, accusé de piller la vie familiale pour nourrir ses oeuvres... Réunis dans la maison de leur enfance, engoncés dans des costumes trop petits pour les adultes qu'ils sont devenus, tous souffrent du rôle qui leur a été attribué. À la veille de l'enterrement de leur père, les retrouvailles sont-elles possibles ? Alors que sonne le glas des règlements de comptes et que les souvenirs divergent, chacun aurait-il raison malgré l'autre ? Comme au théâtre, Olivier Adam met en scène un huis clos virtuose en trois actes, où ses personnages rejouent l'histoire de nos vies.
Un roman bouleversant et plein d'espoir sur la résilience, le pardon et la fragilité du bonheur.
Octobre 1966, Pays de Galles. William Lavery va rejoindre, comme son père et son grand-père avant lui, l'entreprise de pompes funèbres familiale. Alors qu'il s'apprête à recevoir les honneurs du Collège lors de la remise de son diplôme d'embaumeur, le bal se fige. On annonce la catastrophe d'Aberfan - ce glissement de terrain qui vient d'emporter toute une ville minière et, avec elle, une centaine d'enfants... William, 19 ans, se porte volontaire pour prêter main forte sur place. Ce qu'il verra là-bas, rien pourtant ne l'y prépare. Ni ses regrets, ni ses propres deuils... Quand la mort est partout, quel autre choix a-t-on que de se réconcilier avec la vie ?
«Je montrerai tout. Mon coeur, mes émotions. Vert - rouge - jaune - bleu - violet. Haine -amour - rire - peur - tendresse.» Niki hait l'arête, la ligne droite, la symétrie. A l'inverse, l'ondulation, la courbe, le rond ont le pouvoir de déliter la moindre de ses tensions. Délayer les amertumes, délier les pliures : un langage architectural qui parlerait la langue des berceuses. Aussi vit-elle sa visite au parc Güell comme une véritable épiphanie. Tout ici la transporte, des vagues pierrées à leur miroitement singulier. Trencadis est le mot qu'elle retient : une mosaïque d'éclats de céramique et de verre. De la vieille vaisselle cassée recyclée pour faire simple.
Si je comprends bien, se dit-elle, le trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. Concasser l'unique pour épanouir le composite. Broyer le figé pour enfanter le mouvement. Briser le quotidien pour inventer le féérique.
Elle rit : ce devrait être presque un art de vie, non ?
Caroline Deyns vit et travaille à Besançon.
D'un style inventif, fait de phrases courtes, percutantes d'où rugit la poésie d'une langue révoltée, son travail d'écriture est surtout reconnu depuis la publication et le succès (15000 exemplaires) de Trencadis (Quidam, 2020), un roman sur Niki de Saint Phalle, puissant, féministe et iconoclaste, qui reparaît aujourd'hui dans la collection poche Les Nomades.
Chez Vogal Software, société high-tech perchée au treizième étage de la tour Eole, à la Défense, Clément pilote habilement sa carrière. Hyper adaptable, hyper connecté, il analyse, stocke, classe, utilise la moindre inflexion qui finit toujours par trahir ses rivaux. Sa compagne, Myriam, constitue sa meilleure alliée dans le jeu du pouvoir. Leurs soirées communes deviennent de doux débriefings des occasions manquées et des parties remises.
Mais le monde ne perd pas si facilement de son épaisseur. La vie s'impose, complexe, visqueuse. Elle freine ses gestes, envahit ses pensées, lui fait rencontrer Meryl. Meryl sort peu de chez elle et vomit souvent. Sa puissance est incalculable. Une nouvelle alliance est possible, un contrat faustien. Clément y perdra-t-il sa liberté ou gagnera-t-il les grands espaces parisiens dont il rêve tant ? Un bureau personnel, de la moquette à perte de vue, une baie vitrée et le silence.
Dans une langue délicatement chirurgicale, Luc Blanvillain dévoile le sous-texte absurde et cocasse de nos travers contemporains et interroge les liens qui nous entravent : le fardeau de l'amour des parents, la fragilité douillette du couple, l'ennui ténu d'être soi.
Luc Blanvillain est né en 1967 à Poitiers. Agrégé de lettres, il enseigne à Lannion en Bretagne.
Il est l'auteur de Le Répondeur (Quidam, 2020, poche Les Nomades, 2022), Pas de souci (Quidam, 2022) et de Nos âmes seules (Plon, 2015), que Quidam reprend aujourd'hui en poche.