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Prix
Alain Badiou
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La question Sartre : Sartre par Badiou
Alain Badiou, Pascale Fautrier
- PUF
- Perspectives Critiques
- 15 Janvier 2025
- 9782130834168
Les textes sur Sartre d'Alain Badiou, associés à l'enquête de Pascale Fautrier, ont pour ambition de rouvrir le dossier « Sartre philosophe de l'émancipation et de l'engagement ». Il s'agit de réveiller ce vieux mort du XX e siècle qu'on a voulu embaumer en inoffensif grantécrivain-voyageur-qui-s'est-toujours-trompé-en-politique. L'idée est de le relire au prisme de la réinvention critique (de la reprise créatrice) qu'en a proposée la philosophie d'Alain Badiou - sans rien céder de l'engagement axiomatique pour l'égalité. Soit : Marx avec Descartes pour penser un sujet « infini » non personnel, possiblement collectif et pas seulement politique ; Platon plutôt qu'Aristote pour aborder une pensée (pratique) qui ne soit ni néant pur trouant l'être ni idéalité autonome transcendante ; Heidegger et la phénoménologie pour ouvrir la possibilité existentielle des êtres-événements plutôt que la soumission à l'ordre-Un d'un Être-Nature ; Kant avec Lacan pour l'audace de la décision éthique comme radicalité axiomatique.
Cet ouvrage propose un regard neuf sur une figure incontournable du XX e siècle.
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Politiques du réel : transformer l'impossible en possible
Alain Badiou, Aliocha Wald Lasowski
- Le Pommier
- Essais-manifestes
- 28 Août 2024
- 9782746527843
Comment changer le monde ?
Selon Alain Badiou, cela nécessite la transformation de l'invisible en visible, et par un mouvement de bascule de l'impossible en possible. Mais la question demeure : afin de le saisir, qu'est-ce que le réel ? Comment le définir ? Si le réel est le contraire du semblant et de l'illusion, s'il faut, comme le disait Victor Hugo, distinguer le pays réel des arbres en carton ou des palais en toile, comment ne pas réduire le réel aux apparences qui nous entourent ? Comment y accéder vraiment ?
En trois dialogues, Alain Badiou et Aliocha Wald Lasowski échangent sur les manières de déchiffrer le réel, de le comprendre et d'y participer. Une nouvelle politique s'y dessine.
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«Dans ce livre, la philosophie n'est pas présentée essentiellement comme doctrine ou comme système, mais comme transmission, mouvement, école. Le philosophe n'est pas un solitaire, il est inséparable de ses élèves, de ses disciples, de ses adversaires. Il ne parvient qu'en fin de course aux formes écrites et stables de son oeuvre. On a donc finalement affaire plus à un théâtre qu'à un traité, plus à des dialogues qu'à des monologues, plus à un cours qu'à un livre. Le modèle évident est le Socrate de Platon, qui a su assurer, en fondant la philosophie comme discipline, qu'elle devait s'établir n'importe où dans le multiple du monde. Éloge, oui, de la philosophie comme création publique d'une pensée qui, s'inventant et se transportant n'importe où, parlant à n'importe qui d'un n'importe quoi retravaillé, invente la théâtralisation de l'être, en tant qu'être.» A.B. Quelle philosophie pour le siècle qui vient ? Faux dialogue platonicien, qui met en scène le «parleur» Tocéras aux prises avec des interlocuteurs issus de pays et de cultures philosophiques différents - le Britannique John After, la Grecque Amantha, le Sénégalais B'adj Akil, le Chinois Xi La Pong, et d'autres encore -, cet éloge déroule les fils d'une histoire de la pensée revisitée dans un jeu de formes inventif et libérateur, à la lumière des cinq grandes questions qu'explore Alain Badiou : démocratie, liberté, universalité, langage et incarnation.
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«Cet essai s'adresse principalement à tous ceux que laissent perplexes - en tout cas depuis l'irruption de la pandémie - le désordre évident du monde contemporain, sa complexité et ses embarras multiples, ses prétentions vaines, ses annonces non suivies d'effets, ses graves problèmes non annoncés et bien d'autres détails obscurs.»Alain Badiou fait ici le constat d'un désordre général, d'un brouillage des consciences et du sentiment d'une plus grande imprévisibilité du futur, qu'il nomme une désorientation. Préexistant à la pandémie qui en révèle cependant l'ampleur, ce phénomène, dont l'origine réside à la fois dans un déficit de vérité au profit des opinions et dans l'idéologie dominante, s'exprime dans les champs les plus divers. Au travers d'exemples circonstanciés - les polarités politiques et les mouvements de contestation, le féminisme contemporain, l'écologie, l'enseignement, la laïcité - et au regard de son propre engagement politique, Alain Badiou en livre une analyse étayée par l'observation et l'argumentation. Avec l'idée, qui lui est chère et fonde son propos, qu'«un désordre évident ne s'éclaire que si on le considère comme un eet de l'ordre dont il procède».
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Articuler pour notre temps une philosophie qui, quant à la pensé de l'être, ouvre une autre voie que celle de Heidegger (soit celle de mathème plutôt que celle du poème) et, quant à la doctrine du sujet, se tienne au-delà de Lacan : tel est l'enjeu.
Pour ce qui est de l'être, la thèse radicale est que, depuis son origine grecque, c'est la mathématique et elle seule qui en déploie le processus de pensée ; et que, de la mathématique aujourd'hui, le référent est la théorie cantorienne des ensembles. D'où se déduit une ontologie du pur multiple.
Reste qu'existe un site de « ce qui n'est pas l'être » : c'est celui de l'événement, terme surnuméraire pour un franchissement indécidable au savoir et dont la vérité est toujours par avance indiscernable.
Le sujet, dès lors, loin d'être le garant ou le support de la vérité, en est bien plutôt une instance locale, improbable, qui tire du devenir aléatoire d'une vérité dans l'événement son peu d'être. Il n'en tisse pas moins une fidélité qui s'inscrit dans l'art, la science, la politique et l'amour.
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éloge de la politique
Alain Badiou, Aude Lancelin
- Flammarion
- Cafe Voltaire
- 18 Octobre 2017
- 9782081352483
« Machiavel a largement défini la politique comme un art souverain du mensonge. Elle doit pourtant être autre chose : la capacité d'une société à s'emparer de son destin, à inventer un ordre juste et se placer sous l'impératif du bien commun. »
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Éloge des mathématiques
Alain Badiou, Gilles Haéri
- Flammarion
- Cafe Voltaire
- 16 Septembre 2015
- 9782081352452
Loin d'être l'exercice ingrat ou vain que l'on imagine, les mathématiques pourraient bien être le chemin le plus court pour la vraie vie, laquelle, quand elle existe, se signale par un incomparable bonheur.
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Comment s'adresser aux gens de façon à ce qu'ils pensent leur vie autrement qu'ils ne le font d'habitude ?
C'est à cette question que le théâtre, qui est le plus complet des arts, répond avec une incomparable force.
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L'antisémitisme partout ; aujourd'hui en France
Alain Badiou, Eric Hazan
- La Fabrique
- 24 Février 2011
- 9782358720182
Il existe bien un antisémitisme en France aujourd'hui : les néo nazis, les négationnistes, les nostalgiques du pétainisme... pas grand monde, et sans grande influence. Mais quand on fait état d'une « montée » de l'antisémitisme, c'est pour stigmatiser la jeunesse des quartiers populaires, les Arabes et les Noirs, qui ne sont pas antisémites : ils sont solidaires des Palestiniens opprimés, ce qui n'est pas la même chose. Le livre explore les motifs et les méthodes de ceux qui cultivent et exploitent cet amalgame pervers.
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Il s'agit d'un recueil de textes et conférences que l'auteur transforme pour leur donner une unité. Comme dit Alain Badiou dans sa préface : « Ce qui fait l'unité du présent ensemble est d'illustrer les différentes façons qu'a la philosophie de s'immiscer dans des procédures de pensée ou d'action qui sont à la fois très différentes les unes des autres, et, en apparence, souvent fort éloignées des ambitions reconnues comme étant celles de la philosophie ». Ce recueil traite sur l'art, le cinéma, la situation politique internationale, la religion, le militantisme idéologique organisé, mais aussi ce que la philosophie peut retenir d'une théorie du sujet dont la psychanalyse fait usage.
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« Toute philosophie, même et surtout si elle est étayée par des savoirs scientifiques complexes, des oeuvres d'art novatrices, des politiques révolutionnaires, des amours intenses, est une métaphysique du bonheur, ou bien elle ne vaut pas une heure de peine. Car pourquoi imposer à la pensée et à la vie les redoutables épreuves de la démonstration, de la logique générale des pensées, de l'intelligence des formalismes, de la lecture attentive des poèmes récents, de l'engagement risqué dans des manifestations de masse, des amours sans garantie, si ce n'est parce que tout cela est nécessaire pour qu'existe enfin la vraie vie, celle dont Rimbaud dit qu'elle est absente, et dont nous soutenons, nous philosophes, que rebutent toutes les formes du scepticisme, du cynisme, du relativisme et de la vaine ironie du non-dupe, qu'absente elle ne peut jamais l'être totalement, la vraie vie ? Ce livre donne ma propre version de cette certitude.
Il s'agit dans cet opuscule de dégager la voie pour que le stratège en philosophie puisse dire à chacun : «Voilà de quoi te convaincre que penser contre les opinions et au service de quelques vérités, loin d'être l'exercice ingrat et vain que tu imagines, est le chemin le plus court pour la vraie vie, laquelle, quand elle existe, se signale par un incomparable bonheur.» »
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Alain Badiou raconte sa traversée des années 1937 à 1985 en s'attachant à l'inscrire dans l'histoire politique de ce demi-siècle. Dans un théâtre mondial marqué par les bouleversements que l'on connaît se déroulent les péripéties d'une existence commencée au Maroc, passée par Toulouse, Reims et Paris. Enfance, adolescence et jeunesse de ce fils de professeurs résistants sont marquées par la Seconde Guerre mondiale puis la guerre d'Algérie, et forgent les convictions de celui qui se fera socialiste réformateur avant d'adhérer à l'expérience toute nouvelle du maoïsme. Ce XX? siècle revisité éclaire d'un jour nouveau l'oeuvre de ce penseur phare du communisme et les origines du «gauchisme» à la française : c'est toute une époque et une génération pour laquelle l'engagement était le maître mot qui reprennent vie au fil des pages et nous donnent à réfléchir à notre propre rapport à la chose politique.
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Le Noir : Éclats d'une non-couleur
Alain Badiou
- Autrement
- Les Grands Mots
- 11 Octobre 2023
- 9782080429940
Qui n'a pas fait l'expérience effrayante d'avancer à tâtons dans la nuit noire ? Cette terreur primitive, Alain Badiou la traverse en inventant, avec ses camarades, le jeu de «Minuit sonnant». La découverte furtive du continent noir dans des magazines interdits, la beauté de l'encre sur le papier, mais aussi les mystères du cosmos et la douleur du deuil : le philosophe nous promène dans son théâtre intime, au gré des souvenirs. Musique, peinture, politique, sexualité, métaphysique ; le noir n'aura jamais été aussi lumineux.
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Le philosophe Alain Badiou, en dialogue avec Giovanbattista Tusa, propose ici d'abandonner la thèse heideggérienne d'une unité destinale de la philosophie, sous le nom de métaphysique. Plutôt que d'af?rmer qu'il n'y a pas de vérité, il s'agirait alors de reconstruire une relation entre les vérités et un absolu non transcendant. En menant une critique radicale de la doctrine de la ?nitude, qui nous rappelle que l'être humain est mortel et qui af?rme le relativisme culturel et le caractère inachevé de tout accès au vrai, le philosophe entend ainsi montrer comment le concept d'in?ni serait la condition des vérités universelles.
Alain Badiou (1937) est philosophe, dramaturge et romancier. Parmi ses publications : Théorie du sujet (1982), L'Être et l'événement (1988), Conditions (1992), Logiques des mondes (2006), La République de Platon (2012). Il est actuellement professeur émérite à l'ENS de Paris.
GiovanbattistaTusa (1979) philosophe, spécialiste des médias et du cinéma, il exerce son activité à Paris et aux ÉtatsUnis, où il collabore avec de nombreuses institutions et centres de recherche. -
« Cela a duré six ans.
Pourquoi ce travail presque maniaque à partir de Platon ? C'est que c'est de lui que nous avons prioritairement besoin aujourd'hui : il a donné l'envoi à la conviction que nous gouverner dans le monde suppose qu'un accès à l'absolu nous soit ouvert.
Je me suis donc tourné vers La République, oeuvre centrale du Maître consacrée au problème de la justice, pour en faire briller la puissance contemporaine. Je suis parti du texte grec sur lequel je travaillais déjà avec ardeur il y a cinquante-quatre ans.
J'ai commencé par tenter de le comprendre, totalement, dans sa langue. Je me suis acharné, je n'ai rien laissé passer ; c'était un face-à-face entre le texte et moi. Ensuite, j'ai écrit ce que délivrait en moi de pensées et de phrases la compréhension acquise du morceau de texte grec dont j'estimais être venu à bout. Peu à peu, des procédures plus générales sont apparues :
Complète liberté des références ; modernisation scientifique ; modernisation des images ; survol de l'Histoire ; tenue constante d'un vrai dialogue, fortement théâtralisé. Évidemment, ma propre pensée et plus généralement le contexte philosophique contemporain se sont infiltrés dans le traitement du texte de Platon, et sans doute d'autant plus quand je n'en étais pas conscient.
Le résultat, bien qu'il ne soit jamais un oubli du texte original, pas même de ses détails, n'est cependant presque jamais une traduction au sens usuel. Platon est omniprésent, sans que peut-être une seule de ses phrases soit exactement restituée. J'espère être ainsi parvenu à combiner la proximité constante avec le texte original et un éloignement radical, mais auquel le texte, tel qu'il peut fonctionner aujourd'hui, confère généreuse- ment sa légitimité.
C'est cela, après tout, l'éternité d'un texte. » Alain Badiou -
Pourquoi saint Paul ? Pourquoi requérir cet « apôtre », d'autant plus suspect qu'il s'est, de toute évidence, auto-proclamé tel, et que son nom est couramment associé aux dimensions les plus institutionnelles et les moins ouvertes du christianisme ? Et quel usage prétendons-nous faire du dispositif de la foi chrétienne, dont il semble proprement impossible de dissocier la figure et les textes de Paul ? Pourquoi invoquer et analyser cete fable ?
Ce qui va nous retenir, quant à nous, dans l'oeuvre de Paul est cette connexion paradoxale, dont il est l'inventeur, entre un sujet sans identité et une loi sans support, qui fonde la possibilité dans l'histoire d'une prédication universelle. Le geste inouï de Paul est de soustraire la vérité à l'emprise communautaire, qu'il s'agisse d'un peuple, d'une cité, d'un Empire, d'un territoire, ou d'une classe sociale.
Repenser ce geste et sa force instituante, en déplier les chicanes, est à coup sûr une nécessité contemporaine.
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« Cet ensemble de textes tente, sans chercher à être systématique, de rendre compte de la conjoncture idéologique et politique actuelle, tant à échelle du monde qu'a échelle de la France. Il ne s'agit nullement de raconter les diverses péripéties factuelles qui font la une des journaux. Mais plutôt, en nous armant de quelques notions utiles, créées pour l'essentiel au cours des trois derniers siècles, de comprendre ce qui se passe. » A. B.
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Les esprits éclairés aiment à se moquer de Donald Trump. Il serait le symbole d'une forme de stupidité politique qui n'attendrait que le réveil des gens de bonne volonté pour s'évanouir comme un mauvais rêve. Mais rien n'est plus faux. Plutôt qu'un symbole, Trump est un symptôme : celui de la disparition progressive de la politique dans un gigantesque processus d'unification, où les camps en apparence les plus hostiles se tiennent en réalité la main. Pour en finir avec Trump, c'est cette disparition qu'il convient de combattre, en restaurant les possibilités d'une opposition qui résiste au consensus fondamental de notre temps. Ce consensus porte un nom : capitalisme démocratique. Son opposition aussi : idée du communisme. Toute la difficulté tient donc dans la façon dont Trump et ses semblables rendent chaque jour plus impossible de la rendre effective - au moment même où nous en avons le plus besoin.
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Ceux qui, aux alentours de 1965, avaient entre vingt et trente ans, ont alors rencontré un nombre exceptionnel de maîtres dans le champ de la philosophie.
Les anciens comme sartre, lacan ou canguilhem, étaient encore en pleine activité ; d'un peu plus jeunes, comme althusser, déployaient leur oeuvre, et toute une génération, les deleuze, foucault, derrida, entrait dans l'arène. tous ces maîtres, aujourd'hui, sont morts. la scène philosophique, largement peuplée d'imposteurs, est autrement composée, ne tirant sa consistance que de ceux, jeunes et moins jeunes, qui, les formulant à neuf dans leur propre langue, savent être fidèles aux questions qui nous animèrent il y a quarante ans.
Je crois juste de rassembler les analyses et hommages qu'au long des années, quand ils disparaissaient, j'ai consacrés à ceux à qui je dois la signification, toujours inhumaine autant que noble et combattante, du mot " philosophie ". je n'ai pas toujours eu avec ces contemporains capitaux des rapports simples et sereins : la philosophie, comme le dit kant, est un champ de bataille. mais, considérant aujourd'hui les innombrables " philosophes " médiatiques, je puis dire que j'aime tous ceux dont je parle dans ce livre.
Oui, je les aime tous. alain badiou.
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Agencement de textes théoriques sur la poésie et de lectures spécifiques de poètes (Pasolini, Hopkins, Stevens, Pessoa, Mallarmé...), ce livre est le premier qu'Alain Badiou consacre à la poésie.
La poésie occupe une place centrale dans le parcours et dans l'oeuvre d'Alain Badiou. Avec la politique, les sciences et l'amour, l'art est désigné comme « procédure de vérité ». Or, parmi les arts, c'est la poésie qu'Alain Badiou a le plus souvent convoqué dans sa pensée. Car il s'agit bien ici de penser le poème, et de penser ce que le poème pense.
Depuis toujours, le poème déconcerte la philosophie. Celle-ci est - depuis Platon, jusqu'à Heidegger et au-delà - en interlocution et en rivalité constante avec la poésie. Alain Badiou, notamment à travers sa proposition-diagnostic, d'« âge des poètes » reprend cette querelle qui semble être l'essence même de leur rapport. Il explore aussi dans ce livre un autre rapport, celui entre poésie et politique. Le poème est une pensée qui est son acte même - voici ce que nous invite à penser cet éloge de la poésie par Alain Badiou.
« À l'opposé de Wittgenstein, le poème dit : 'Cette chose qui est impossible à dire dans la langue du partage et du consensus, je fais silence pour la dire, pour séparer du monde qu'elle soit dite, et toujours redite pour la première fois. ' »
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La tradition allemande dans la philosophie
Alain Badiou, Jean-Luc Nancy
- Nouvelles Lignes
- Lignes
- 11 Septembre 2017
- 9782355261749
Y a-t-il une philosophie allemande ? Ou y a-t-il des moments de la philosophie, tantôt française, tantôt allemande, tantôt même française et allemande ? Le xviie constituerait le moment français, le xixe le moment allemand ; et le xxe, le moment franco-allemand - selon Badiou du moins. Nancy pense plutôt que la philosophie allemande a cessé au xxe siècle avec l'exil de ses plus éminents représentants : « ou bien ils ont émigré, ou bien ils ont quasiment tous fait silence quand ils n'ont pas suivi le régime ; un seul [Heidegger] est devenu «archifasciste» » Les grands philosophes allemands sont amplement évoqués, de Kant à Adorno ; Kant, le premier, qui occupe une part non négligeable du dialogue, qui n'est d'ailleurs pas le même pour Badiou et Nancy, que Badiou, dit-il, admire mais n'aime pas, que Nancy, qui lui a consacré sa thèse, lit avec une mansuétude et un intérêt beaucoup plus grands.
Hegel ensuite, que l'un comme l'autre tiennent pour essentiel, quoiqu'ils ne le lisent pas pareillement (leçon qui vaut pour la lecture que chacun fait en général des grandes oeuvres de la philosophie) ; que Nancy lit pour elle-même (dans le texte) mais aussi à la lumière des innombrables interprétations que cette oeuvre a suscitées (de l'histoire de sa réception) ;
Qu'au contraire Badiou lit en quelque sorte à la lettre, « naïvement » dit-il lui-même, comme il dit lire toutes les grandes oeuvres. Question de contemporanéité :
L'un voulant rester leur contemporain, l'autre voulant l'être et d'elles et de ce qui est né d'elles. Nancy :
« [...] nous ne pouvons pas nous rapporter à eux comme à nos contemporains. Nous sommes forcément après, nous les relisons [...] » ; Badiou : « [...] tu dis : les interprétations successives modifient tout ça. Eh bien non, ça ne modifie pas les assertions explicites des philosophes quant à ce qu'est réellement leur projet. »
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Qu'est-ce que j'entends par marxisme ?
Alain Badiou
- Les Éditions sociales
- 20 Octobre 2016
- 9782353670291
Le thème "Qu'est-ce que le marxisme ?" qui fut suivi d'un débat avec le nombreux public présent.
C'est cette conférence, réécrite pour le livre, que nous publions.
En peu de pages, Badiou partant de sa relation au marxisme, décortique ce que sont pour lui les sources, les développements et les avatars du marxisme. Il esquisse ainsi un replacement de toute une série de concepts marxiens, centrant son analyse sur la lutte des classes et le discernement des intérêts des classes sociales. Il en sort une définition du marxisme comme "pensée de la transformation du discernement en action". Il évite ainsi beaucoup des écueils liés aux définitions univoques du marxisme, soit comme science, soit comme politique. Il donne ainsi une définition qui lie étroitement le savoir, la discussion et sa nécessité, à l'action politique.
Et en même temps, il pose la question de la modernité, montrant comment le capitalisme a gagné (pour l'instant) la bataille qui se joue là. En rapprochant marxisme et freudisme à cette occasion, il ouvre une perspective d'explication du passage de ces deux "pensées" du XIXe siècle dans le camp de la tradition, de l'obsolète, du vieux en montrant que l'un et l'autre se sont en quelque sorte usés, émoussés, l'un dans l'État (soviétique), l'autre dans l'institution psychiatrique.
Le débat qui suivit et que nous reproduisons anime le livre et permet à Badiou de préciser son point de vue sur des questions comme l'humanité, la politique, la dissolution de la tradition, la place centrale de la réunion (lieu du discernement), le communisme, la mondialisation.
Arguments : Badiou. Seul texte synthétique sur son rapport au marxisme. À la portée de presque toutes et tous (au moins plusieurs niveaux de lectures possibles).
Plusieurs parmi les étudiants du séminaire "lectures de Marx" participent à la nouvelle traduction de Marx et Engels par la Geme.
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«Non, l'oeuvre de Beckett n'est pas ce qu'on a toujours dit qu'elle était : désespoir, absurdité du monde, angoisse, solitude, déchéance... »Alain Badiou
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Le séminaire : s'orienter dans la pensée, s'orienter dans l'existence (2004-2007)
Alain Badiou
- Fayard
- Ouvertures Fayard
- 12 Janvier 2022
- 9782213713250
« Le séminaire des années 2004 à 2007 s'articule à la fois à une conjoncture et à une oeuvre en cours : une contre-révolution libérale victorieuse depuis la deuxième moitié des années 1990 et une théorie de la singularité des mondes telle que déployée dans Logiques des mondes, qui paraît en 2006.
Pour autant que l'adversaire libéral de toute vérité l'emporte provisoirement, la pensée supporte une dure désorientation. Pour autant qu'il s'agit de penser ce qu'est un monde, et notamment le nôtre - celui de la désorientation -, la tâche est de repérer les appuis pour s'y orienter vers la naissance de vérités neuves. Le but est donc bien de «s'orienter dans la pensée, s'orienter dans l'existence». D'où que les matériaux examinés dans ce séminaire sont fortement marqués par leur contemporanéité. Ils doivent en effet témoigner de la singularité du monde contemporain. ».
A. B.