La fiction comme la science envisagent depuis longtemps que l'humanité puisse un jour voir la Terre de loin. Mais le risque que cette dernière devienne un jour inhabitable change la perspective. La littérature laisse à d'autres, plus compétents, le soin d'envisager la faisabilité d'un tel voyage. En revanche elle s'interroge sur son sens : si nous pouvions partir, s'agirait-il d'une prodigieuse aventure, ou d'un douloureux exil ?
Ce livre bat et rebat le jeu de cartes de celles et ceux qui ont rêvé de voyage spatial. Scientifiques et astronautes bien sûr, mais aussi écrivains. Faisant le pari que la littérature a toujours un coup d'avance, le romancier s'invente son propre départ. Mais prendre de la hauteur et voir la Terre de loin, c'est aussi mieux comprendre à quel point tout s'y dégrade. La nature comme la société. Le rêve de conquête d'autrefois pourrait bien avoir changé de sens, à mesure que se pose la question de l'habitabilité de notre planète. Si vraiment nous pouvions partir, s'agirait-il encore d'une grande aventure, ou d'un douloureux exil ?
S'est-on jamais demandé ce que ferait Don Quichotte aujourd'hui ?
Accablé par les nouvelles venues des quatre coins du monde, toutes plus terribles les unes que les autres, l'auteur de ce livre ne trouve de consolation que dans la littérature. Là se trouve l'ultime façon de résister au monde tel qu'il est. Là se trouvent les héros. Là se trouve le fabuleux chevalier à la triste figure, que l'auteur invite à revenir parmi nous.
Notre triste époque ne fourmille-t-elle pas d'éplorés à protéger, de torts à redresser ?
Et si, mieux encore que la consolation, de la littérature venait le salut ?