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Hanna Johansen
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La poule qui voulait pondre des oeufs en or
Hanna Johansen, Kathi Bhend, Lilo Neis
- La Joie de lire
- Albums
- 2 Novembre 2017
- 9782889083954
Ce n'est pas parce qu'on est petit que l'on ne peut pas faire de grandes choses ! Parmi les trois mille trois cent trente-trois poules du grand hangar à poules de cette histoire, la plus petite montre à ses soeurs que les rêves ne sont pas toujours des chimères. Les couleurs existent, ainsi que l'eau claire et l'espace. Quant aux oeufs en or, ils ont la force des utopies. Une fable moderne qui critique l'élevage en batterie et nous montre que l'on a toujours besoin d'un plus petit que soi. Un livre d'une incroyable actualité (pourtant publié en allemand en 1998!) alors que plusieurs scandales viennent secouer le monde agricole, que l'opinion gronde et que l'on annonce enfin en France pour 2020-2025 la fin des oeufs en batterie !
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Ce récit nous raconte la vie d'une maman taupe et de ses trois petits, de leur naissance à leur expulsion du nid familial. On y découvre leur vie souterraine, l'apprentissage des dangers qui les guettent, leurs joies et leurs peines. Une vraie tranche de vie décrite avec sensibilité et humour.
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L'horloge s'est arrêtée. Du train où elle est installée, la voyageuse l'aperçoit dressée en plein champ. Où va le train ? La voyageuse ne le sait pas, pas plus qu'elle ne connaît le terme du voyage. Personne ne peut la renseigner. Le train avance-t-il, recule-t-il, ou tourne-t-il en rond dans des paysages toujours pareils, souvent hivernaux, en passant devant des gares qui se ressemblent toutes ? Le compartiment où elle paraît condamnée à rester est tantôt vide, tantôt peuplé de personnages curieux, irréels. La femme s'interroge sur cet étrange voyage, prise d'une inquiétude qui va jusqu'à l'angoisse. En proie à un intense sentiment de culpabilité, elle tourne et retourne sans cesse dans sa tête des arguments pour se disculper d'on ne sait quelles négligences, de fautes plus ou moins imaginaires dont elle s'accuse et s'excuse tour à tour. La soufrance touche à l'insupportable et l'horreur atteint un paroxysme où la pensée logique s'arrête, où l'esprit se désagrège et le corps se dérègle. Le train s'immobilise dans un tunnel dont les parois humides et sombres évoquent un caveau. Est-ce un arrêt de mort ? Dans cette situation sans issue, un très léger bruit se fait tout à coup entendre qui trahit un frémissement de vie. L'ouvrage, en dépit de son atmosphère inquiétante, ne se termine donc pas sans une lueur d'espoir.
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Lena, une femme de près de quatre-vingts ans, attend sa nièce Phia. Elle fait une tarte aux quetsches, met la table, se prépare, dans son for intérieur, à parler à Phia, avec qui elle aimerait partager un lourd secret. Elle déroule donc en pensée le fil de son existence : ses trois soeurs, la mort de leur mère, dans les années 30, puis celle du père, au front, pendant les tout derniers mois de la guerre. Et les hommes de sa vie. Un premier amour, dont elle tombe enceinte mais que la guerre éloigne. Willi, qu'elle n'aime pas mais qu'elle épouse pour ne pas avoir à subir le sort des mères célibataires. Enfin, son grand amour Willem, avec qui elle aura une liaison passionnée pendant de très longues années, et qui lui donnera un enfant. Ce captivant monologue intérieur d'une femme qui revisite sa propre vie, ses choix et ses dilemmes est aussi le récit d'un destin qui se confond presque avec un siècle d'histoire allemande.
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Après avoir passé les premiers mois de leur vie bien protégés au fond d'une grotte, deux oursons partent à la découverte du monde. Leur mère, attentive, les laisse gambader, jouer, se chamailler. Dehors, tout les émerveille : la moindre feuille, le plus petit brin d'herbe, un escargot, le ruisseau...
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Si la petite fille ignore encore l'alphabet, elle a pourtant appris déjà à s'abstenir de poser aux grands les questions qui lui brûlent la langue :
De toute manière, la plupart du temps, les grands ne «savent» pas. Ils ne savent pas, par exemple, pourquoi il y a la guerre ni quand elle s'achèvera, ni pourquoi il faut aller au bunker en pleine nuit, sur le porte-bagages du vélo de maman, ni si on se souvient de quelque chose quand on est mort. Mieux vaut interroger les nuages dans le ciel, les gouttes de pluie sur la vitre, les pierres dans la cour, la grenouille sculptée sur la margelle du puits comblé de terre. La petite fille ne s'en prive pas, et si les grands se bornent à hocher la tête ou à serrer les poings, les nuages, eux, ont des choses à dire, et les cailloux aussi, les champs, les bosquets, la route militaire, et le petit tramway qui s'arrête devant la porte et déverse sur le trottoir ceux qui viennent enterrer leurs morts au cimetière d'en face... Pour eux - pour les morts et pour ceux qui vont mourir -, le jardinier polonais, inlassablement, lie les gerbes et tresse les couronnes, tandis que tante Marthe vend aux survivants plantes et fleurs en pots. Il y a maman qui ne dit rien. Il y a tante Marthe qui attend le retour de son aîné dont on est sans nouvelles. Il y a Robert-qui-vole, le plus jeune, qui va partir à son tour à la guerre. Tout le monde pense qu'il vaudrait mieux qu'il n'y aille pas et qu'il va pourtant bien falloir qu'il y aille. Mais pourquoi ? La réponse est dans le vent, dans les visages somnolents ou terrorisés au fond du bunker, dans les hochements de tête du jardinier polonais qui pique avec application les fleurs fraîches dans les couronnes. Elle est dans les silences de maman, dans le rire éclatant de Robert-qui-vole, dans le tricot toujours recommencé de tante Marthe et dans le travail des taupes dont le remue-ménage nocturne préfigure le cataclysme proche.