Les retraites sont au coeur de la conflictualité sociale depuis plusieurs décennies. Alors que le bras de fer est engagé contre le gouvernement Macron, Bernard Friot signe un essai pédagogique et incisif pour nous inviter à prendre le pouvoir sur nos retraites. L'auteur s'attaque à deux questions que tout le monde se pose : qu'est-ce qui explique l'obstination des classes dominantes à mener depuis des décennies des contre-réformes sur les retraites malgré leur si forte impopularité ? Et pourquoi les mobilisations contre ces réformes ont presque toujours échoué ? Puis il explique et met en débat une série de propositions politiques pour sortir de la défaite, prendre le pouvoir sur nos retraites et en faire un levier pour libérer le travail.
La tragédie s'inscrit dans la confrontation du masculin et du féminin, des lois et de la piété, du pouvoir et de la révolte.
Teresa de Lauretis, figure importante des théories féministes et queer n'est connue en France qu'à travers la première édition aujourd'hui épuisée de ce livre qui rassemble des aspects fondamentaux de sa pensée. De Lauretis a été la première à utiliser le terme « Queer Theory ». Sa fréquentation de Freud, Gramsci, Foucault et Althusser, permet à de Lauretis de montrer le genre comme une représentation construite par des technologies sociales en même temps que subjectives par les individus. À partir de ses conceptions sur le genre, l'auteure a eu une forte influence sur les « cultural studies », en particulier pour le cinéma.
À partir d'une enquête auprès des professeur.e.s des écoles qui ont démissionné, l'autrice met en cause les transformations rythmées par la casse des services publics qui entraînent alourdissement et intensification du travail pédagogique, et multiplication de nouvelles missions compliquant toujours plus le métier. Ces transformations, qui s'imposent dans un contexte d'austérité et de contrôle croissants des activités professionnelles, nourrissent le sentiment d'un décalage entre les investissements exigés et les satisfactions que les enseignants peuvent escompter de leur métier. Sandrine Garcia est spécialiste de l'éducation et a publié de nombreux livres.
Dans ce livre d'entretiens, Bruno Amable et Stefano Palombarini, économistes et auteurs de L'Illusion du bloc bourgeois (Raisons d'agir, 2017), reviennent sur les hypothèses qu'ils formulaient sur la configuration sociale et politique singulière qui rendait possible l'élection de Macron en 2017 et les confrontent à la réalité de son quinquennat. À partir des résultats des élections de 2022, ils analysent les contradictions du bloc bourgeois et sa reconfiguration en un « bloc de droite 2.0 », néolibéral et autoritaire, décortiquent les reconfigurations à l'oeuvre à droite et à gauche et s'interrogent sur les conditions d'émergence d'une « gauche de rupture » susceptible d'être majoritaire et de batailler l'hégémonie au projet néolibéral.
Ce livre est l'occasion d'une rencontre que beaucoup attendaient. Bernard Friot est militant du Parti communiste et architecte de la théorie du salaire à vie. Frédéric Lordon construit une philosophie spinoziste des institutions. Ces trajectoires ont a priori peu en commun. L'un et l'autre parviennent pourtant au même constat : le communisme est à l'ordre du jour.
Ces entretiens portent sur les figures que pourraient y revêtir le travail, la valeur, le salaire, l'investissement, l'État, la propriété. Mais déplient également accords et désaccord sur ce qu'il faut entendre par un « déjà-là »,sur la nature et l'existence d'une classe révolutionnaire, sur les processus de la transition.
À la fois récit et théorie de la socialisation du salaire, c'est d'abord la première histoire de la protection sociale en France depuis 1920. C'est aussi une description et une analyse comparative des deux modèles de protection sociale qui s'affrontent aujourd'hui autour des débats sur la cotisation sociale, les retraites et l'emploi.
Cette nouvelle édition comporte trois chapitres inédits qui complètent la première édition de 1998. En quoi le salaire a constitué un progrès et une incontestable réussite ?
Comment se sont malgré cela imposées des représentations rétrogrades de ce modèle, tant dans le discours académique que dans les pratiques comptables ? Enfin, l'auteur donne les outils pour reprendre la marche vers l'émancipation.
L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, sur ordre de Vladimir Poutine en février 2022, constitue un événement politique majeur. Elle pose des questions cruciales concernant la capacité des peuples à s'opposer aux guerres, aux régimes autoritaires et aux impérialismes. Dans ce livre, des chercheur.se.s spécialistes des transformations de l'Ukraine, de la Russie et de l'Europe de l'Est, engagé.e.s dans les combats altermondialistes, expliquent les histoires locales et globales, les nouvelles dynamiques économiques, sociales et géopolitiques, les résistances populaires qui éclairent les débats en cours et explicitent leurs enjeux.
Avec des contributions de Karine Clément, Denys Gorbach, Hanna Perekhoda, Catherine Samary et Tony Wood.
L'auteur relativise le potentiel sécurisant et émancipateur du portage salarial en montrant que si ce dernier ne crée les inégalités, il les retraduit en termes salariaux, aboutissant finalement à un salariat à deux vitesses.
Ainsi, le fonctionnement long du capital ne peut, même dans cette solution censée libérer le salariat, que remettre en scène ses propres limites.
Face au racisme d'État, à la possibilité du fascisme, à la perspective d'un nouveau duel électoral entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il est urgent de rendre accessible au plus grand nombre les expériences et outils, académiques et militants, issus des luttes antiracistes et antifascistes, passées et en cours.
Dans ce livre d'entretiens, Ugo Palheta, sociologue, militant anticapitaliste et auteur de La possibilité du fascisme (La Découverte) et Omar Slaouti, conseiller municipal à Argenteuil, militant antiraciste et auteur de Racismes de France (La Découverte), analysent la situation, clarifient les définitions, proposent des actions pour défaire le racisme, affronter le fascisme et ouvrir ainsi la voie de prochaines victoires sociales et politiques.
Face au retrait de l'État social des campagnes, une « bande de femmes » participe à tenir les services essentiels. Elles sont aides-soignantes, assistantes maternelles, coiffeuses, aides à domicile et s'engagent dans l'animation des associations et des institutions locales. Qui sont ces femmes qui tiennent la campagne et qui tiennent à la campagne ? Comment comprendre leur engagement au service de la collectivité ?
Ce livre donne à voir leur contribution au dynamisme des villages, à la solidarité intergénérationnelle et au marché du travail en zone rurale, mais encore les ressources qu'elles déploient pour résister aux dominations sociales et masculines.
Il paraît que les hommes changent et que la virilité est en crise. Le marché de l'emploi s'est féminisé, de grands patrons s'engagent en faveur de l'égalité professionnelle et des lois en garantissent son application. Pourtant, les inégalités résistent et le monde du travail n'en finit pas de prouver qu'il est une arène dominée par les hommes. Comment l'expliquer ? Dans les coulisses de la grande distribution, Haude Rivoal décortique les liens entre injonctions productives et fabrique des masculinités au travail. Elle démontre que si la domination masculinité résiste, c'est parce qu'elle se transforme à mesure que les attendus professionnels évoluent. se croisent sont nombreux, entre genre, classe et race, donnant tout son sens à une enquête de terrain, depuis les entrepôts jusqu'au siège social.
Ce qui s'est passé depuis 2010 et le débat actuel sur les retraits confirment la pertinence de l'analyse de la réforme, du diagnostic sur les raisons de l'impuissance des opposants et des propositions pour une riposte offensive énoncées dans L'enjeu des retraites. C'est pourquoi les cinq chapitres de l'ouvrage sont repris sans changement.
Une longue et nouvelle introduction actualise le propos :
D'une part, compte tenu de ce que l'on sait du projet d'unification des régimes dans un dispositif de comptes à points, ce texte propose une autre unification des régimes assurant 100 % du meilleur salaire net quelle que soit la durée de carrière ;
D'autre part, elle répond à des objections qui ont été émises sur tel ou tel point du texte de 2010 ;
Enfin, elle énonce en termes nouveaux l'enjeu décisif du conflit sur les retraites : qui travaille, qu'est-ce que travailler, quel statut économique des personnes ?
D'où le nouveau titre : Le travail, enjeu des retraites.
L'Enjeu des retraites, publié en mars 2010, a été vendu à 16 000 exemplaires. Nous ne tenons plus le compte des conférences, débats, lectures en librairie auxquels Bernard Friot a répondu. De même pour ce nouvel opus, Bernard Friot se rendra disponible pour toute sollicitation.
Cet ouvrage s'intéresse à une fraction des jeunesses populaires qui reste mal connue, et trop souvent invisibilisée par les sciences sociales : les apprenti.e.s et les élèves de lycées professionnels. Il donne à voir tant la domination qui pèse sur ces jeunes élèves-travailleurs que les pratiques que ceux-ci déploient pour tenir à distance les injonctions imposées par l'école et l'entreprise. L'auteure défend l'idée que, contrairement à l'opinion commune, ces filles et ces garçons « indociles » luttent activement contre les déterminations qui pèsent sur leur parcours et sur leur vie.
Ce livre est un véritable plaidoyer pour penser et reconnaître l'autonomie de cette jeunesse populaire.
Stéphane Vaquero interroge les effets des dispositifs par ateliers interdisciplinaires qui se développent depuis une vingtaine d'années au collège et au lycée, à l'image des Travaux personnels encadrés (TPE). Le recours aux thématiques concrètes et quotidiennes permet-il de réduire les inégalités scolaires et sociales ? L'ouvrage montre que les élèves et enseignants y forgent un type spécifique de discours sur le monde quotidien, sur les références populaires et juvéniles. Il démontre comment la mise en forme scolaire de l'éclectisme culturel ou de la parole critique peut, paradoxalement, nourrir les formes contemporaines de domination scolaire, culturelle et sociale.
Peu de recherches sont consacrées aux femmes incarcérées pour de longues peines : ni sur les violences subies en amont du fait des hommes, ni sur leurs raisons d'être violentes elles-mêmes « par ricochet ». C'est l'analyse de ce continuum de violence, trop peu pris en compte lors de la décision de justice, que propose cet ouvrage. À partir d'une enquête originale, l'auteure montre comment le parcours d'exécution de la peine est façonné par un dispositif disciplinaire où les femmes doivent se conformer à l'ordre social du genre.
Sociologue, Natacha Chetcuti-Osorovitz est l'auteure de nombreux livres, publications et rapports sur les violences de genre, la sociologie carcérale, le féminisme et le lesbianisme.
Fruit de cinquante années de rencontre avec l'immigration malienne en France, cet ouvrage met en regard les politiques migratoires et les situations heureuses ou malheureuses qu'elles induisent pour les femmes, pour les hommes et dans les rapports qu'ils entretiennent entre eux.
Différentes situations sont analysées : famille, travail, logement, activités citoyennes. La question du racisme sous ses diverses formes traverse chacune d'entre elles : ségrégation pour l'accès au logement, discrimination à l'embauche et à la formation, stigmatisation des familles, déni de citoyenneté, etc. Et chaque fois, on retrouve le même défi que ces femmes et ces hommes ont su relever : trouver une place et garder sa dignité dans une société qui vous minorise.
Comment comprendre le rapport entre l'individu et le collectif au travail ? Cet ouvrage fait alterner des analyses vivantes d'histoires de travail (dans l'industrie automobile, un bureau de poste, un syndicat, etc.) et explications pédagogiques des auteurs classiques (Vygotski, Simondon, Winnicott, etc.) sur la question. Il montre que les collectifs de travail conditionnent le pouvoir d'agir des travailleur·euse·s, mais prend aussi en compte la force créative que des individus savent apporter à leur collectif pour transformer l'organisation du travail.
Le livre constitue à la fois une introduction à la clinique de l'activité et une analyse originale de la dimension collective du travail.
A l'appui des appréciations innombrables que chacun de nous (profane, amateur, cinéphile ou critique) porte au fil des jours sur tel et tel films de cinéma, il n'est guère difficile de repérer certains critères fortement récurrents.
Sous des habillages infiniment variés - du plus naïf au plus distingué -, Laurent tullier, isole six critères de jugement de goût en matière de cinéma : le succès, la technique, l'édification, l'émotion, l'originalité, la cohérence. A partir de nombreux exemples empruntés à la critique ou aux conversations de tous les jours, il décortique l'usage, le sens et les conditions de validité de ces critères.
Il fait ainsi exploser quelques-uns de nos dogmes, de nos rituels ou de nos marottes. Après l'avoir lu, nous n'échangerons peut-être plus les mêmes propos en sortant d'une salle de cinéma. Mas ce livre jubilatoire ne concerne pas que le cinéma, il constitue, plus largement, une sorte d'introduction à un usage raisonné du jugement de goût.
Le modèle capitaliste du travail conduit à notre perte: il est urgent de prendre la mesure des dynamiques porteuses d'émancipation. Bernard Friot, dans ces entretiens, décrit le conflit social depuis 1945 comme un affrontement entre deux façons contradictoires d'attribuer une valeur économique au travail. Pour le capital, seul un travail soumis aux propriétaires lucratifs et au marché du travail produit de la valeur. Mais les luttes syndicales et les initiatives populaires ont institué au contraire, grâce à la socialisation du salaire, une reconnaissance du travail tout autre, fondée sur le salaire à vie, sur la propriété d'usage des entreprises par les salariés. sur un investissement libéré des prêteurs. sur une autre mesure de la valeur que le temps. Cet ouvrage nous montre comment nous inventons, depuis plus de soixante ans. un travail libéré de l'emprise capitaliste. Nos entretiens sont l'occasion de présenter simplement cette analyse, de répondre aux objections et de proposer une démarche d'émancipation concrète. Il m'a semblé important, à moi qui ai vécu avec tant d'autres dans ma chair la maltraitance de l'emploi et du chômage. de contribuer à cet ouvrage de combat. Nous pouvons sauver notre peau. Patrick Zech
Le livre inscrit la « Blitzkrieg » de Macron dans le temps long de « la réforme » telle que Rocard l'a mise à l'agenda de tous les gouvernements depuis la fin des années 1980. Il sort la réforme du qualificatif vague de « néolibérale » pour la poser comme une contre-révolution. C'est l'objet du second chapitre qui explique tous les éléments dispersés des réformes du salaire, du droit du travail, de la protection sociale, du marché du travail, du travail indépendant, depuis trente ans, pour montrer que l'enjeu est d'instituer le travail selon des modalités capitalistes, en réponse au début de son institution selon des modalités communistes.
Pour commencer, un premier chapitre présente donc cette institution communiste du travail, telle qu'elle se construit dans la révolution du salaire au cours du 20 e siècle, avec l'affirmation du salaire universel, à la fois pour tous dans le salaire à vie - qui concerne plus du tiers des personnes majeures -, et pour tous dans sa socialisation pour subventionner l'investissement et rendre ainsi possibles des prémices de copropriété d'usage de l'outil de travail, sans propriété lucrative.
Le troisième chapitre analyse l'entreprise Macron comme la tentative d'une classe dirigeante rassemblée (mais avançant sous le masque de la « société civile »), de renouer avec la systématisation de la contre-révolution initiée par Rocard. Ce qui est perçu, aujourd'hui, par le gouvernement, le Medef et la Cfdt comme l'origine des insuffisances des réformes qui se sont succédé depuis Rocard, c'est seulement leur manque de systématicité ; ce qui est en jeu, aujourd'hui, c'est l'achèvement de ce mouvement réactionnaire et contre-révolutionnaire.
Le quatrième chapitre est une adresse aux militants qui se battent dans les entreprises et dans les services publics, ainsi qu'à ceux qui explorent ici et maintenant des formes de travail alternatives.
Sortir de la défaite ou de la marginalité suppose une mobilisation en permanence aimantée à la boussole de la copropriété d'usage de l'outil de travail, du salaire à vie et de la subvention de l'investissement, lesquels supposent une large socialisation de la valeur dans des caisses de salaire et d'investissement, gérées par les travailleurs en vue d'une tout autre production que la production capitaliste. Pour finir, l'auteur, dans le prolongement de L'enjeu du salaire et d'Emanciper le travail, explorera les voies concrètes que pourraient prendre une mobilisation se donnant pour objectif la révolution du travail.
La proposition du "de base" , cest-à-dire le versement par lEtat dun revenu monétaire sans condition de ressources et dactivité, trouve ces dernières années, et particulièrement aveccrise du Covid-19, un écho grandissant chez nombre dorganisations de gauche et écologiste. Cet ouvrage défend lidée que ce revenu de base (ou d' "", "", "") ne peut en aucun cas être un outil de transformation sociale et écologique.
Denis Bayon, journaliste à La Décroissance, présente de manière pédagogique les arguments des partisans de cette allocation, démontre quelle est incompatible avec la nécessaire révolution écologique, et propose des pistes alternatives concernant la décroissance, le salaire, lemploi et la démocratie au travail.
Le travail du care a été rendu plus visible par la pandémie. Mais connaissons-nous vraiment ces travailleurs. ses et la diversité de leurs expériences, pratiques et conditions de travail ? Dans cet ouvrage, Helena Hirata, sociologue de renommée internationale et directrice de recherches émérite au CNRS, explique de manière pédagogique et vivante les théories du care. La comparaison des trajectoires des travailleurs.
Ses et des politiques de soin en France, au Japon et au Brésil permet de comprendre les configurations différentes des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dont dépendent la dévalorisation du travail de care. L'ouvrage est précédé d'une préface d'Evelyn Nakano Glenn, chercheuse pionnière et internationalement reconnue au sein des études du care.
Comment une origine rurale, un père garde-champêtre, une maison des jeunes et de la culture, un militantisme antimilitariste, une génération post-68 peuvent fabriquer un professeur d'université ?
Tel est l'énigme sociologique que se propose de résoudre ce livre en postulant qu'une trajectoire individuelle n'est pas le produit d'une volonté libre, mais n'est intelligible qu'en restituant les contextes institutionnels, scolaires ou générationnels qui l'ont rendue possible. L'exercice, qui est aussi une contribution à l'histoire sociale et à celle de la sociologie, suppose de se mettre à distance et de se regarder passer ; une posture qui n'est possible qu'en mobilisant les outils et les cadres d'analyse de la sociologie.