« La question que nous nous sommes posée peut se résumer ainsi : que faut-il faire pour mettre l'économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5 % par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi ?
C'est ce plan de marche visant la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire. Derrière les chapitres qui suivent, il y a l'apport de dizaines de collaborateurs, de centaines de contributeurs et de milliers de relecteurs. Il a fallu en défricher des sujets pour commencer à avoir une vue d'ensemble ! Si ce plan parvient à faire un tant soit peu la différence dans les débats à venir, nous n'aurons pas perdu notre temps. » Jean-Marc Jancovici
Un nombre croissant de femmes démissionnent de postes prestigieux ; est-ce à dire qu'elles n'ont pas les épaules pour tenir la pression et le rythme ? Céline Alix décortique les raisons qui les poussent à sortir des clous et revisite leur choix autrement qu'à travers le prisme de l'échec. En s'appuyant sur les travaux des sociologues, philosophes et féministes, et sur les témoignages qu'elle a recueillis, elle propose de voir dans le parcours de ces femmes une tentative de modeler une nouvelle forme de réussite sociale, davantage tournée vers le sens, l'éthique, l'efficacité, la sororité et une plus grande perméabilité entre vie professionnelle et personnelle.
Pourquoi l'espèce humaine a-t-elle surpassé toutes les autres? Quelles sont les causes profondes des inégalités entre les peuples et comment les surmonter?Depuis l'aube des temps, le niveau de vie de l'humanité, proche de la survie, n'a guère varié. Mais, au cours des deux derniers siècles, l'humanité a connu une amélioration spectaculaire de ses conditions de vie. Comment expliquer cet incroyable essor?Élucider ce «mystère de la croissance» permet de s'attaquer au «mystère des inégalités», aux sources des immenses écarts de richesse entre les peuples aujourd'hui. Les facteurs profonds qui sous-tendent ces inégalités mondiales nous amènent à remonter l'histoire, pour finalement revenir là où tout a commencé:l'exode d'Homo sapiens depuis l'Afrique, il y a des dizaines de milliers d'années.Phénomène éditorial, Le Voyage de l'humanité est traduit dans 30 pays. Véritable Big Idea Book, cet ouvrage lumineux, pluridisciplinaire et profondément original fait la brillante synthèse des connaissances sur le développement de l'espèce humaine.
Le travail fantôme est le travail non rétribué réalisé par tout un chacun au sein de la société. Or ces activités indispensables au bon fonctionnement du capitalisme sont invisibles ou invisibilisées. Ainsi s'ajoute à la peine des hommes un labeur de l'ombre imposé à des victimes consentantes mais qui pourraient bien un jour en demander compte. Ivan Illich s'adresse ici aux « colonisés », c'est-à-dire à une immense majorité de gens pris en main, pris en charge, mais qui commencent à revendiquer leurs responsabilités à travers la mise en oeuvre d'une société conviviale.
Professeur de management à Mines Paris - PSL, spécialiste de l'économie circulaire, des enjeux de transition écologique et d'innovation responsable, Franck Aggeri est également codirecteur de la chaire « mines urbaines » dédiée à l'économie circulaire et chroniqueur pour Alternatives Économiques.
Après avoir analysé dans le détail la vision du travail défendue par les deux philosophes Hannah Arendt et Simone Weil, Dominique Méda rappelle l'histoire longue du concept de travail et les différentes significations attachées au terme au cours des siècles. Elle rend compte ensuite du rapport qu'entretiennent les Européens à cette valeur, ainsi que des conséquences du discours en vogue sur la révolution technologique sur l'emploi et ses effets « inéluctables ». Dominique Méda envisage l'avenir du travail à la lumière de trois scénarios, celui du « démantèlement du droit du travail », celui de la « révolution technologique » et celui de la « reconversion écologique », dernier modèle compatible avec l'impératif environnemental, mais aussi avec les attentes placées sur le travail et l'emploi. Un recueil d'articles sur l'évolution de notre rapport au travail et la place qu'il occupe dans nos vies, par la grande spécialiste de la question. "Le travail" est le thème au programme des Classes préparatoires scientifiques en 2023.
Au sein de nos sociétés industrielles où règne la surmarchandisation, c'est l'autonomie créatrice des valeurs d'usage par chaque individu qui se trouve être menacée. Ivan Illich montre comment à la fois le marché et l'expert professionnel exercent un contrôle social mutilant, en s'arrogeant l'autorité de décider qui a besoin de quoi, en fabriquant artificiellement des besoins. Les individus sont toujours davantage dépossédés tant de leur savoir que de leur autonomie, de leurs libertés et de leur capacité à créer.
Dès lors la reconstruction sociale commence par la naissance du doute chez le citoyen. Ivan Illich appelle de ses voeux une distribution équitable de la liberté de créer des valeurs d'usages. Or ce genre d'équité suppose des limites à l'enrichissement et à l'emploi, c'est-à-dire une société de la sobriété, du partage du temps de travail, des richesses et des ressources.
Ivan Illich (1926-2002)
Une économie libertaire ? Ces deux termes semblent antithétiques. Et pourtant, comment ordonner la production et les échanges, essentiels à l'organisation de toute société humaine, sans repenser fondamentalement les rapports économiques qui régissent notre quotidien ? Quelles formes pourrait prendre une économie fondée sur l'égalité, la liberté, la responsabilité, l'entraide et la justice sociale ? Cet opuscule, sans prétendre constituer un programme définitif et dogmatique, offre à la réflexion des pistes sur les moyens d'atteindre un autre modèle de société dont l'objectif ne serait plus le profit en faveur d'une minorité, mais l'épanouissement de chacun au sein de la collectivité. Nouvelle édition augmentée.
La crise énergétique, doublant à présent la crise environnementale liée à l'exploitation des ressources fossiles, a rendu la sobriété inévitable.
L'idée, pourtant, n'est pas neuve : de l'éthique personnelle promue par les épicuriens ou les stoïciens à la « sobriété heureuse » de Pierre Rabhi, en passant par la tempérance comme vertu théologale chrétienne, l'histoire de la sobriété plonge loin ses racines dans les sociétés de subsistance. Mais qu'en est-il dans nos sociétés d'abondance récente désormais sous contrainte écologique ?
Pour Bruno Villalba, il manque encore à la sobriété de devenir politique. Quelles seraient les conditions de cette politisation ? Quels en seraient les effets autres que le seul rationnement ? Et comment, en ce cas, les politiques de sobriété ne nous conduiraient-elles pas à réexaminer à nouveaux frais un certain nombre de concepts-clés de la démocratie représentative, comme la justice sociale et l'égalité ?
En réalité, loin de consister simplement en l'élargissement d'une éthique personnelle, une politique de sobriété impliquerait de réviser en profondeur les conditions de bien-être de notre société matérialiste, hédoniste et pluraliste. Sommes-nous réellement prêts à renoncer à un imaginaire de l'abondance et à adapter notre liberté aux limites planétaires ?
« Après nous, le déluge » semble être la devise de nombreux décideurs publics et privés depuis quelques décennies. Partout une spirale d'endettement a été enclenchée, encore accélérée par la crise liée au Covid-19. Que faire ? Certains misent sur un statu quo qui devient de moins en moins tenable avec l'augmentation des taux sans croissance économique correspondante, d'autres imaginent faire un jour un grand feu de joie de toutes ces dettes. Dans les deux cas, les conséquences seraient désastreuses. Mathieu Mucherie propose dans ce livre un état des lieux sans concession de la dette française, et explore une solution audacieuse : puisqu'une partie de cette dette est déjà logée dans le bilan de la Banque centrale européenne, gelée pour longtemps par un acteur qui n'a pas à donner de justification ou à chercher un équilibre au sens de la comptabilité ordinaire, pourquoi ne pas l'y annuler ? Étape par étape, il montre que cette remise de dette dans le bilan de la Banque centrale est possible, légale, et peut-être salutaire - avec les contreparties qu'il faudra poser afin que ce chantier ne soit pas renouvelé à chaque génération. UN LIVRE QUI INCITE À REGARDER EN FACE L'ICEBERG VERS LEQUEL FONCENT NOS ÉCONOMIES.
« La désindustrialisation française est un moment majeur de l'histoire et pourtant elle est couverte d'un halo de mystère. Entre 1995 et 2015, le pays s'est vidé de près de la moitié de ses usines et du tiers de son emploi industriel. De nombreuses communes et vallées industrielles ont été rayées de la carte. Bouleversement comparable dans ses conséquences à l'exode rural des années 1960 !
Ce livre a été écrit pour tenter de comprendre ce qui s'est vraiment passé. Il interroge 47 entrepreneurs, politiques, syndicalistes, fonctionnaires qui ont vécu ces années noires et qui se souviennent, dans le détail et de manière très vivante, de l'enchaînement des faits. Ce qui se dégage est un tableau de responsabilité générale. C'est toute la société française qui s'est détournée de son industrie.
Aujourd'hui, fort heureusement, les choses ont changé et nous repartons avec des balles neuves. Il est possible de faire renaître quantité de sites industriels car la technologie a progressé, car les pays émergents ont perdu en compétitivité, car les Français eux-mêmes ont changé et demandent une industrie décarbonée et circulaire. Bpifrance, que je dirige, s'y emploie avec force, et sans nostalgie. Pour peu que nous sachions rester déterminés et décisifs, il est tout à fait possible d'écrire une belle page industrielle d'ici à 2030. » N. D.
La défense de l'impératif écologique passe-t-elle par la mise à bas du capitalisme ?
Non, répond Jean-Marc Daniel, plaidant ici pour une troisième voie entre la destruction progressive et irrémédiable de la nature et celle, tout aussi irrémédiable, de la liberté, notamment celle d'entreprendre. Cette troisième voie, il en trouve les prémices au XVIIIe siècle, chez les physiocrates : de François Quesnay à Pierre Samuel Dupont de Nemours, ces penseurs ont mis au centre de leur réflexion les rapports de l'homme à la nature, donnant naissance à la science économique.
Explorant cet héritage intellectuel, Jean-Marc Daniel en souligne la modernité : valorisation du travail contre le mercantilisme et valorisation du soleil comme source d'énergie. Et nous incite à revenir au « bon sens » qui impose de ne pas sacrifier la croissance, de faire respecter la concurrence pour obliger les entreprises à être vertueuses, de revenir à la taxe carbone, pour accélérer la transition énergétique. Dénonçant les « pagano-gauchistes » et une écologie jugée punitive, il nous propose une nouvelle écologie libérale.
Les formes de mobilisations féministe et LGBTQ+ sont plurielles - allant des pratiques individuelles aux actions collectives, de l'activisme virtuel (blogs, réseaux sociaux, forums, etc.) au militantisme de terrain (manifestations, happenings, création d'espaces non mixtes, etc.).
Au-delà de cette grande variété d'actions, d'organisations et de politiques, existe-t-il des similitudes entre ces différents types d'engagements ? Peut-on en déduire des spécificités qui seraient propres aux mobilisations liées aux identités sexuelles et de genre ? Ce sont ces questions, entre autres, que cet ouvrage évoque en filigrane.
Les textes réunis ici permettent d'explorer toute la richesse de ces militantismes et d'en analyser les caractéristiques, de façon interdisciplinaire. L'approche académique y est complétée par des témoignages d'acteurs et d'actrices de terrain
Sur quels rapports de production repose la création ? Les représentations dominantes de l'artiste comme un individu isolé ne créant que par lui-même et pour lui-même invisibilisent depuis longtemps la précarité et les souffrances qui structurent le milieu de l'art.
Contre l'idée que la passion et la vocation viendraient, à elles seules, nourrir l'artiste, des mobilisations émergent aujourd'hui, à l'image du collectif La Buse qui situe réflexion et actions dans le champ des arts visuels. Tout en témoignant des rapports de pouvoir et d'exploitation qui procèdent de la faible régulation du milieu de l'art, ses membres militent pour une réforme du statut et de la rémunération des artistes-auteur·es et de leurs complices précarisé·es.
Depuis le XIXe siècle, la France a accueilli plusieurs vagues de populations migrantes, entre autres Belges, Italiens, Portugais, Espagnols, Maghrébins et populations d'Afrique subsaharienne... Les politiques d'immigration ont été variables, depuis l'appel massif à l'immigration après la première guerre mondiale pour endiguer le risque de déclin démographique, à l'arrêt de l'immigration après le premier choc pétrolier alors que le chômage progresse ...
Aujourd'hui plus que jamais, l'immigration est un sujet central en politique française. Elle est appréhendée comme un « problème » auquel serait confrontée la société française ; un problème renforcé, dans un certain nombre de cas, par l'association entre immigré, maghrébin et musulman.
Ce livre permet de comprendre en 10 questions les trajectoires des immigrés et de leurs descendants, ainsi que la politisation de la question de l'immigration, les politiques publiques qui en découlent, et les débats de société récurrents qu'elle suscite.
L'Afrique est soumise à un défi gigantesque : intégrer en une génération 1 milliard d'individus supplémentaires dans un contexte de faible productivité, de quasi-absence d'industrie, d'urbanisation accélérée, le tout coiffé par une crise climatique devenue permanente.
Cette « urgence africaine » impose d'inventer un nouveau modèle économique. Car l'Afrique a trop souvent été un continent cobaye, soumis à toutes sortes de prédations. Le huis clos inattendu de la crise du Covid-19 lui a permis de redécouvrir la richesse de son patrimoine. Forte de cette leçon, elle doit désormais réinventer son développement en s'appuyant sur ses biens communs.
Mettre en place un néoprotectionnisme africain et préserver ses ressources propres (terres, biens numériques...), assurer sa souveraineté - alimentaire en développant l'agroécologie, monétaire et financière avec la création d'une agence de la dette - sont autant de pistes pour que l'Afrique se réapproprie son destin. Avec cette conviction : en promouvant une économie du partage, les biens communs sont aussi profondément ancrés dans la réalité sociale africaine.
Proposé chaque année, ce bilan actualisé de la France vous apporte des informations objectives, factuelles et chiffrées pour vous orienter et comprendre les principaux débats actuels. Dette publique, impôts, Covid-19, laïcité, école, sécurité, et bien d'autres sujets encore au coeur des préoccupations des Français sont abordés ici.
Depuis 2008, on parle d'une crise de la dette qui a secoué particulièrement la zone euro. Mais qu'est-ce que la dette ? D'où vient-elle ? Quels sont ses mécanismes ? Comment la résorber par l'austérité ou la relance ?
Cette troisième édition entièrement mise à jour permet de faire le point sur un sujet qui reste d'actualité grâce à une sélection de 30 questions primordiales auxquelles un spécialiste répond de manière claire et accessible.
La retraite concerne tout le monde, et pas seulement les plus âgés d'entre nous. Avec l'espérance de vie et la durée de vie en retraite qui s'allongent, comprendre le système de retraite est nécessaire. Après avoir dressé un état des lieux sur la démographie de cette catégorie sociale, l'auteur explique le fonctionnement des systèmes de retraites spécifiques et revient sur le traitement des inégalités. Enfin, la question des réformes est posée. Comment fonctionne un système en points ? Qu'est-ce que la durée requise de cotisation ? Quels sont les conséquences des inégalités d'espérance de vie ? Est-ce que le système de retraite français est soutenable financièrement ? Faut-il unifier le système de retraite français ? Autant de questions que l'on se pose et auxquelles cet ouvrage répond.
Quelles politiques économiques et sociales faut-il mener dans les années qui viennent pour retrouver confiance et foi en l'avenir ?
Patrick Artus et Marie-Paule Virard nous proposent dans ce livre six grandes priorités, du pouvoir d'achat des plus modestes à la modernisation de notre appareil industriel en passant par la transition énergétique.
Le fil rouge de ce livre est l'éducation et la formation pour ceux qui en ont le plus besoin : les jeunes, les chômeurs, les seniors.
Car la bataille de l'éducation et des compétences conditionne tout le reste.
C'est elle qui permettra à la France de redevenir une nation forte et entreprenante.
La « politique économique », c'est l'étude de ce qui relève de l'État dans la vie économique, c'est-à-dire les actions qui ne rentrent pas dans une stricte relation de marché. Les objectifs économiques de l'État et de son partenaire privilégié qu'est la banque centrale sont essentiellement d'éviter le chômage, l'inflation et le déficit extérieur, et les outils d'analyse à leur disposition sont ceux développés par la science économique. Jean-Marc Daniel nous montre sur quels fondements s'élabore une politique économique et comment elle résulte toujours d'un savant dosage entre instruments keynésiens et instruments classiques, entre politique budgétaire et politique monétaire.
Le retour de l'universalisme dans la redistribution ne pourrait-il pas être la réponse appropriée aux promesses constitutionnelles d'égalité et de liberté ?
C'est ce que soutient ici avec force Guillaume Mathelier, en proposant d'instaurer un revenu d'existence et un capital d'émancipation pour la jeunesse. Cela permettrait d'assurer une redistribution juste et adéquate. Juste parce que son fondement premier est l'égalité avant toute chose. Adéquate car elle entend s'adapter à la réalité des besoins individuels.
Partant d'un fondement moral simple, partagé par tous les êtres humains, le fait de la naissance, l'auteur défend, dans une approche résolument plus philosophique qu'économique, l'idée que le revenu d'existence est un droit et non une aide sociale ! Il est inconditionnel, individuel et sans contrepartie.
Pour Guillaume Mathelier, l'objectif est de garantir à chaque individu la dignité lui permettant d'assurer son émancipation. Il est aussi de proposer une façon de lutter plus efficacement contre les inégalités sans déployer toute une industrie de contrôle administratif qui rapetisse et stigmatise les individus.
Le capitalisme ne fait plus : il fait faire. L'économie de plateforme a conféré une dimension paradigmatique à l'usage de l'externalisation, ainsi qu'une place inédite aux activités gratuites. D'où la nécessité d'analyser les nouveaux régimes d'exploitation dans le secteur des services et de la culture sous l'angle de l'usage que le capitalisme fait du numérique. Dans cet ouvrage, Patrick Cingolani met en lumière les diverses formes que prend l'extraction du surtravail et la prédation du gratuit, de l'instillation du travail dans la vie privée à sa vaporisation dans les temporalités interstitielles du quotidien.
Le travail pénètre en effet désormais les pores de la vie ordinaire en effaçant ses indices et ses frontières. Parallèlement, on assiste à la spoliation spéculative des activités non-marchandes. Dans un monde où le temps d'activité gratuit est approprié par la contrainte ou par la promesse (stage ou projet) tandis que les travailleurs externalisés se trouvent assujettis à une temporalité juste-à-temps, tout moment devient une opportunité de prélèvement.
Mais si le "le travailleur" , voire "l'usager" , peut apparaitre abusé par l'effacement des indices de la subordination et des signes distinctifs du travail, rien ne serait pire que de désespérer d'une subjectivité donnée comme aliénée ou complice. Il importe plutôt de mener une critique rigoureuse de l'accountability qui s'intègre à une réflexion sur les formes de suspens et résistance démocratiques à opposer aux usages capitalistes de la technique, à l'instar des luttes menées par travailleurs de la mode à Milan ou par les coursiers de Deliveroo.
Quel modèle productif se dessine pour la France d'aujourd'hui ? Et avec quelle gouvernance ?
Ce livre est animé par une conviction : dans un monde de plus en plus régi par les rapports de force, où la dépendance a tôt fait de se transformer en vulnérabilité, renouer avec l'ambition de souveraineté industrielle est une nécessité. Car toute politique industrielle est une politique de développement. Comment négocier aujourd'hui cette nouvelle étape de la mondialisation avec le redéploiement industriel ? Sur quels outils l'État doit-il s'appuyer ? Quand l'échelle européenne est-elle indispensable ?
Véritable vade-mecum à l'intention du citoyen et du décideur, ce livre montre qu'il est temps de dépasser les oppositions stériles (entre Europe et États nationaux, entre concurrence et politique d'innovation, entre centre et territoires...) pour mettre en oeuvre les stratégies dont nous avons tant besoin.