Philosopher, c'est penser par soi-même. Mais nul n'y parvient valablement qu'en s'appuyant d'abord sur la pensée des autres, et spécialement des grands philosophes du passé. Sont rassemblées ici quelque six cents citations des plus brillants esprits de la pensée occidentale, regroupées en douze thématiques majeures : la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps, l'homme, la sagesse. Chacune s'ouvre par une présentation admirablement claire et concise. En réunissant ainsi en un volume ses « Carnets de philosophie », parus il y a vingt ans et aujourd'hui devenus introuvables, André Comte-Sponville propose une remarquable introduction à la philosophie. Elle intéressera aussi bien les lycéens que tous ceux, quel que soit leur âge, qui veulent « penser mieux, pour vivre mieux ».
L'étonnement est cette capacité qu'il y a à s'interroger sur une évidence aveuglante, c'est-à-dire qui nous empêche de voir et de comprendre le monde le plus immédiat. La première des évidences est qu'il y a de l'être, qu'il existe matière et monde. De cette question apparemment toute simple est née voilà des siècles en Grèce un type de réflexion qui depuis lors n'a cessé de relancer la pensée : la philosophie.L'histoire de cet étonnement, toujours repris, sans cesse à vif, continûment reformulé, Jeanne Hersch nous la raconte à partir de quelques philosophes occidentaux : les présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, les épicuriens, les stoïciens, saint Augustin, Thomas d'Aquin, Descartes, Spinoza, Leibniz, Locke, Kant, Hegel, Comte, Marx, Freud, Bergson, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl, Heidegger, Jaspers. Aussi cette histoire de la philosophie nous dit-elle, en réalité, comment la philosophie fut en tout temps, actuelle.
« C'est, en principe, une histoire de la folie qu'on enferme, du Moyen Âge au XIXe siècle ; c'est, plus profondément, à travers l'étude de cette structure qu'est l'internement, une tentative pour établir un dialogue entre folie et déraison ; c'est enfin une esquisse de ce que pourrait être "une histoire des limites - de ces gestes obscurs, nécessairement oubliés dès qu'accomplis, par lesquels une culture rejette quelque chose qui sera pour elle l'Extérieur. » Maurice Blanchot.
Depuis l'apparition du platonisme chrétien dans l'empire romain, la discussion sur la foi et le savoir a façonné le développement ultérieur de l'héritage philosophique des Grecs. Dans cette discussion Jürgen Habermas trouve le fil directeur de sa généalogie d'une pensée postmétaphysique. Il montre comment la philosophie - en parallèle à la formation d'une dogmatique chrétienne dans les concepts philosophiques - s'est pour sa part approprié des contenus essentiels issus des traditions religieuses et s'est transformée en un savoir capable de fondation. C'est précisément à cette osmose sémantique que la pensée séculière qui succéda à Kant et à Hegel doit la thématique de la liberté rationnelle et les concepts fondamentaux de la philosophie pratique qui, jusqu'à aujourd'hui, se sont révélés déterminants. Alors que la cosmologie grecque a été déracinée, les contenus sémantiques d'origine biblique ont été transférés dans les concepts fondamentaux de la pensée postmétaphysique.L'histoire de la philosophie peut être aussi envisagée comme une succession irrégulière de processus d'apprentissage provoqués de façon contingente. Une telle «généalogie» non seulement met en évidence ces contingences, mais elle met en lumière la nécessité d'un concept compréhensif de raison et la conception que la pensée philosophique se fait d'elle-même à l'aune de ce concept. Habermas élabore une conception dialectique de l'émancipation de la science par rapport à la théologie et du savoir par rapport à la foi. Et il encourage l'instauration d'une relation dialogique vis-à-vis de toutes les traditions religieuses. La pensée postmétaphysique se situe entre sciences et religion.
« Les promesses de Mai n'ont pas été tenues. La révolution politique n'a pas eu lieu, quelles qu'aient pu être ses formes. En revanche la révolution métaphysique a eu lieu, elle a été libertaire. Le meilleur fut la fin d'un monde tout entier construit sur la hiérarchie qui, étymologiquement, suppose le pouvoir du sacré. Le patriarcat associé au monothéisme chrétien avait fait son temps.
Pour autant, la fin des valeurs judéo-chrétiennes n'a pas été suivie par l'avènement de nouvelles valeurs postchrétiennes. Dès lors, l'abolition de la domination du supérieur par l'inférieur a accompagné une transvaluation des valeurs de sorte que l'inférieur s'est mis à dominer le supérieur. ».
Après une longue introduction sur la construction du nihilisme, Michel Onfray s'arrête longuement sur trois figures : Vladimir Jankélévitch, Mikel Dufrenne et « l'affirmation joyeuse », enfin Robert Misrahi et « les actes de la joie ». Avant de conclure sur la vie philosophique...
Le bonheur tient à peu de choses. Il se cueille au jour le jour dans les parterres fleuris du beau jardin, millénaire, de la sagesse épicurienne. Le philosophe grec Épicure (340-270 avant J.-C.), mais aussi les grands poètes qu'il a influencés, Horace, Lucrèce, Virgile, bien d'autres encore, jusqu'à la Renaissance et au-delà, promettent le bonheur pourvu que nous sachions nous contenter de sobres plaisirs.
Charles Senard, au fil des chapitres, les égrène : conversations amicales, amour et poésie, campagne charmante, bons vins, trésors des souvenirs. La philosophie épicurienne est l'un d'eux, d'autant plus précieux qu'il est fragile : beaucoup de ses grands textes ont disparu, plusieurs ont été sauvés in extremis, déchiffrés dans les rouleaux carbonisés, patiemment dépliés, d'une bibliothèque d'Herculanum.
Dans ces pages légères et profondes, l'auteur propose une initiation poétique à une philosophie source d'inspiration quotidienne.
«Ces leçons ont pour objet l'histoire de la philosophie. Ce que représente cette histoire c'est la suite des nobles esprits, la galerie des héros de la raison pensante qui, par la vertu de cette raison, ont pénétré dans l'essence de Dieu, et nous ont acquis par leur effort le trésor suprême, celui de la connaissance rationnelle. Ce que nous sommes historiquement [...], c'est l'héritage et le résultat du labeur de toutes les générations antérieures du genre humain. [...] De même nous devons ce que nous sommes, en fait de science et, plus précisément, de philosophie, à la tradition qui passe comme une chaîne sacrée à travers tout ce qui est passager, donc passé et qui nous a conservé et transmis tout ce qu'a produit le temps passé. [...] Ce qu'est notre philosophie n'existe essentiellement qu'en cet enchaînement et en est nécessairement dérivé. L'histoire ne nous présente pas le devenir de choses étrangères, mais notre devenir, le devenir de notre science.» Hegel.
Écrire l'histoire de la philosophie ne consiste pas à restituer ce que les grands auteurs ont pensé successivement, mais à rendre intelligible des trajectoires inscrites dans leur temps. L'histoire de la philosophie n'est qu'un rameau de l'histoire intellectuelle, elle-même partie de l'histoire culturelle au sein de l'histoire sociale. Sans fusionner ces poupées russes - chaque strate jouissant d'une relative autonomie -, il est donc nécessaire de penser la philosophie dans son contexte intellectuel et socioculturel. C'est la première condition d'une histoire correctement informée.
Ensuite, comment savoir si l'histoire de la philosophie obéit à des lois, sinon en comparant les histoires des différentes civilisations dans lesquelles on peut repérer une telle pensée ? L'étude des réseaux intellectuels grecs, romains, arabo-musulmans, européens, russes, indiens, chinois et japonais, rend manifeste des récurrences : les cycles de la vie intellectuelle, quoique toujours singuliers, sont globalement analogues. Ces résultats jettent le doute sur la liberté de l'activité pensante en même temps qu'ils suscitent notre responsabilité de bien penser.
Cet ouvrage est ainsi la première histoire de la philosophie qui soit à la fois mondiale (étendue à huit civilisations), intellectuelle (intégrant l'histoire de la pensée religieuse, scientifique, morale et politique) et comparative (cherchant à dégager des récurrences et des lois).
Qu'est-ce que la philosophie, et pourquoi est-elle indispensable ? Des sagesses anciennes issues de l'Antiquité aux philosophies les plus récentes, Luc Ferry vous propose de découvrir les grands moments de l'histoire de la philosophie à travers une interprétation toute personnelle.
Émaillé de très nombreux extraits de textes, enrichi d'explications précises sur les concepts, les mouvements et leurs contextes historiques et scientifiques, ce livre vous permettra de mieux vous comprendre et de mieux comprendre le monde qui vous entoure.
Aristote, Descartes, Nietzsche, Tocqueville... Dialoguez avec les plus grands penseurs et (re)découvrez une discipline passionnante et bien vivante !
Découvrez :
Les sagesses du monde ;
La naissance de la philosophie moderne ;
Science et philosophie ;
Les théories de la connaissance ;
Les grandes morales laïques ;
L'ère du soupçon ;
Si l'histoire de la philosophie a donné lieu à quelques monuments éditoriaux, très rares ont été les entreprises synthétiques, accessibles aux néophytes comme aux initiés, et retraçant en un unique volume plus de deux millénaires de débats intellectuels. C'est le défi de la présente Histoire de la philosophie, qui offre une présentation didactique de l'ensemble de la tradition occidentale, des origines à nos jours. Le lecteur y est guidé parmi la pensée et les oeuvres des principaux philosophes, depuis les premiers penseurs de l'Antiquité grecque jusqu'aux auteurs qui réfléchissent aujourd'hui à notre connaissance de la nature, des nouvelles technologies ou au gouvernement de la cité. Il pénètre au coeur des grandes controverses à travers lesquelles la philosophie ne cesse de poursuivre son questionnement.
Il est des livres dont on sort changé. C'est le cas de tous les ouvrages de Pierre Hadot, qu'ils traitent de Marc Aurèle ou de Plotin, du stoïcisme ou de la mystique ; avec une érudition toujours limpide, ils montrent que, pour les Anciens, la philosophie n'est pas construction de système, mais choix de vie, expérience vécue visant à produire un « effet de formation », bref un exercice sur le chemin de la sagesse. Dans ces entretiens, nous découvrons un savant admirable, dont l'oeuvre a nourri de très nombreux penseurs, mais aussi un homme secret, pudique, sobre dans ses jugements, parfois ironique, jamais sentencieux. En suivant Pierre Hadot, nous comprenons comment lire et interpréter la sagesse antique, en quoi les philosophies des Anciens, et la pensée de Marc Aurèle en particulier, peuvent nous aider à mieux vivre. Et si « philosopher, c'est apprendre à mourir », il faut aussi apprendre à « vivre dans le moment présent, vivre comme si l'on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois ».
Longtemps on nous a dit que le savoir n'avait qu'un genre. Longtemps on a oublié que l'art de la conversation était oeuvre commune. Et longtemps, enfin, on a oublié de traduire les textes latins de l'âge classique français. L'Histoire des femmes philosophes, parue en 1690, répare une injustice.
Enfin traduit en français, ce livre révèle un continent perdu. En savant et en homme du monde éclairé, Gilles Ménage consacre une ou deux pages à chacune des femmes, pour la plupart inconnues, qui firent profession de penser par elles-mêmes depuis l'Antiquité classique jusqu'au haut Moyen Âge, démontrant par là, avec Alexandre Vialatte, que la femme philosophe remonte à la plus haute Antiquité !
L'un des rares « hommes de libe´ralite´ » dans une « e´poque de bigoterie » selon Waldo Emerson, « premier homme comple`tement moderne » selon Leonard Woolf, Montaigne a marque´ l'histoire de la pense´e libe´rale.
Certes, les Essais ne sont ni un ouvrage de philosophie politique ni un ouvrage d'e´conomie. Mais la mutation anthropologique et morale qu'ils annoncent aura des effets dans ces deux domaines. Leur valorisation d'une e´thique centre´e sur l'autonomie et l'expression de soi, leur critique des diverses modalite´s d'autoritarisme et de domination, la ce´sure, souvent conflictuelle, qu'ils instaurent entre l'homme prive´ et les offices publics, conduisent a` une re´e´valuation de la fonction et des limites des institutions politiques, faisant, pour reprendre la formule de Tocqueville, d'« une sorte d'e´goi¨sme raffine´ et intelligent [...] le pivot sur lequel roule toute la machine ». La définition de cet égoïsme vertueux constitue une réponse aux défis du temps provoqués par la crise de l'humanisme, la découverte d'un nouveau monde, mais aussi des brutalités qui ont accompagné sa conquête, et avant tout la guerre civile engendrée par les conflits confessionnels.
Partant des réflexions de Montaigne sur la relation à soimême et aux autres, Thierry Gontier en analyse les conséquences morales et politiques. Il fait dialoguer les Essais avec quelques-unes des grandes philosophies de notre temps autour du libéralisme (Arendt, Rawls, Habermas, Derrida, Taylor, etc.) pour décrire ces modèles alternatifs de refondation du social que sont l'amitié et la conférence.
« L'Inde passe pour un pays de mystique et de mystère où tout serait fondé sur les dogmes religieux immémoriaux et irrationnels, transmis par une tradition aveuglément suivie. [...] il est vrai que les conceptions philosophiques ont le plus souvent une application pratique assidûment recherchée en vue de procurer des méthodes de bien-être spirituel et de salut [...]. Mais les philosophies indiennes se livrent d'abord à la recherche fondamentale de la connaissance, sans laquelle on ne peut conduire aucune application pratique valable. Elles sont hantées tout entières par la logique et la démonstration rationnelle. Elles sont passionnées de discussion, voire de dispute. » Veda, brahamisme, « darçana », pensée bouddhique... Jean Filliozat dresse un panorama de la philosophie indienne, nous en révélant la richesse et la diversité.
La Caverne de Platon, le Pari de Pascal, le Surhomme de Nietzsche, la théorie du langage, la Déconstruction... Bien sûr, vous en avez déjà entendu parler, mais savez-vous vraiment de quoi il s'agit ? Voici enfin un livre de « vulgarisation intelligente », qui vous aidera à comprendre les 50 principales théories philosophiques. Il met les plus grands penseurs au défi d'expliquer de façon claire et accessible les théories les plus complexes en : 30 secondes, 2 pages, 300 mots et 1 image, soit 3 minutes en tout pour comprendre ! Moins de temps qu'il n'en faut pour vous gratter la tête !
Destiné à un large public, voici une histoire de la philosophie qui se concentre sur l'essentiel et qui fournit le récit passionnant des progrès de l'esprit humain.
À travers une quarantaine de portraits des plus grands philosophes présentés dans l'ordre chronologique des naissances, le lecteur peut suivre l'évolution de la pensée à travers l'évocation des penseurs. Cela permet de bien situer chaque philosophe dans son époque, et aussi de montrer de manière claire la filiation des idées, qui va par exemple de Platon à Aristote, de Kant à Hegel, ou de JeanPaul Sartre à Gilles Deleuze. On peut aussi consulter les « bios » séparément, comme les notices d'un dictionnaire.
Une manière agréable, presque romanesque - mais rien n'est « romancé » - de voyager dans le temps avec les plus grands esprits de toutes les époques, de comprendre les idées de la pensée la plus exigeante, et de découvrir que les doctrines d'aujourd'hui ont leur origine dans un très lointain passé. C'est un excellent moyen de s'initier à la philosophie en découvrant les recherches, les réflexions, les systèmes et les écrits des penseurs qui ont dominé l'Histoire. Car l'auteur ne s'est pas contenté d'aligner des noms et des dates : il s'est efforcé de résumer les lignes directrices des travaux des philosophes présentés. C'est une « histoire de la réflexion », mais c'est aussi une « réflexion sur l'histoire » où la philosophie se distingue des religions, des idéologies et de la science.
Philippe Ivernel engage vers 1960 une thèse intitulée Walter Benjamin. Critique en temps de crise. Retrouvé dans ses archives après sa disparition en 2016, ce travail inédit et resté inachevé a donné l'impulsion première à ce recueil de textes qui couvre plus de cinquante années de recherches consacrées au philosophe berlinois. Une double ambition s'y donne à voir dès le départ : faire connaître rigoureusement, y compris dans ses dimensions les plus méconnues, la pensée de l'auteur de Sens unique et montrer comment s'y nouent, à partir des années trente, des relations singulières, complexes et parfois tendues, avec l'oeuvre de Bertolt Brecht grâce à laquelle, au tout début de sa formation, Philippe Ivernel découvrit les écrits de Walter Benjamin.
La question pratique du geste et plus largement du corps, sur scène comme dans la vie, acquiert dès lors, chez Walter Benjamin et dans les interprétations proposées par Philippe Ivernel, une place éminente, de nature foncièrement politique, place rarement soulignée et où s'origine l'espace de l'action, du passage à l'action, que cette dernière renvoie à la figure de l'enfance, souvent convoquée, ou relève plus souterrainement de la sphère de l'utopie, jamais négligée.
D'articles en conférences, de préfaces en synthèses didactiques, à travers fragments et entretiens, Philippe Ivernel déploie ainsi le profil d'un Walter Benjamin critique en temps de crise : un homme non seulement en prise avec les urgences de son temps exposé aux menaces des fascismes, mais un penseur dont chaque mouvement porte à réflexion.
Révisez la philo avec vos séries télévisées préférées La philosophie enfin accessible grâce aux séries !
Vous ne verrez plus Socrate, Descartes, Kant ou Nietzche de la même manière après les avoir (re)découverts à la lumière des séries ! Un nouvel éclairage pour intégrer différemment les concepts et les enjeux de la philosophie.
Basé sur 16 séries populaires, ce guide propose de progresser en philo de manière ludique et motivante en explorant différentes thématiques :
Le désir est-il le moteur de l'action ?
Y a-t-il des limites à la science ?
Suffit-il de vouloir pour pouvoir ?
Une dictature peut-elle être nécessaire ?
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Avec :
16 sujets philosophiques au programme Les grands auteurs expliqués par sujet Les citations clés Des bibliographies ciblées pour aller plus loin Sujets/séries : la morale dans Game of Thrones ; l'État dans The Walking Dead ; le pouvoir dans The Handmaid's Tale ; la conscience dans Westworld ; l'inconscient dans Twin Peaks ; le bonheur dans Friends ; la liberté dans Naruto ; le travail dans Columbo ; l'art dans Malcolm ; la justice dans Breaking Bad ; la religion dans The Young Pope ; la technique dans Black Mirror ; la science dans Stranger Things ; le désir dans La Casa de papel ; l'absurde dans Kaamelott ; le jeu dans Squid Game.
L'ouvrage ici présenté ne prétend pas constituer une histoire de plus de la philosophie grecque. Pour tenter d'en résoudre l'énigme, il propose une histoire à deux caractéristiques typiques : 1) elle est gouvernée, des premiers Milésiens jusqu'aux Néo-platoniciens tardifs, par une idée qui sert de trame. Autrement dit, ce n'est pas le récit d'une évolution des systèmes sur un mode paisiblement chronologique, mais l'illustration d'une formidable guerre dans la pensée, d'un « combat de géants » que j'ai déjà évoqué dans d'autres ouvrages, et qui demande d'interroger le fait majeur d'un « virage dans la pensée » dont l'Occident provient ; 2) cet aspect polémologique de la première philosophie m'a semblé reposer sur un changement de paradigme : on serait passé d'une pensée-mouvement, ambiguë, s'intéressant non pas aux êtres et aux choses, mais à l'intervalle ou l'interstice entre ces entités, et voyant dans cet intervalle le mouvement vif de la réalité et le gage paradoxal de sa stabilité contrastée - à une pensée-substance, tenant les formes diverses (corps et en concepts), pour des réalités arrêtées et « absolues », entre lesquelles nul partage n'existe que hiérarchique, les unes pleinement positives, vouées à prendre la direction des affaires, les autres traînant leur vie d'inférieures au service des premières. Je fais l'hypothèse que ce passage d'une pensée à un autre a laissé sa trace dans la forme « duel » du grec, dont on peut noter qu'elle disparaît en latin : ni « un » ni « deux », mais l'unité duelle d'un conflit créateur, aucun des antagonistes n'ayant de raison de céder devant l'autre. La pensée grecque, sous sa forme crépitante, serait l'histoire de ce paradigme perdu et de la longue bataille qui en est résultée.
L'ouvrage est destiné à tout public, excepté les notes en encadré, plus techniques
Existe deux « Pensée 68 ». La première a rendu possible l'événement, la seconde a été rendue possible par lui. Deleuze, Foucault, Althusser, Lacan, Barthes et quelques autres ont été de sages professeurs avant Mai, et de purs produits de ce qui est advenu ensuite. Mais une autre pensée de Mai 68 a fonctionné en combustible de la flamme d'une histoire qui, rappelons-le, a été planétaire. Il faut aller la chercher du côté des avant-gardes littéraires, mais encore chez Henri Lefebvre, nietzschéen de gauche, dans le freudo-marxisme de Marcuse, les analyses de Guy Debord sur le spectacle, la fétichisation de la marchandise, ou enfin chez Raoul Vaneigem, qui cherchait des remèdes à l'existence mutilée et aliénée.
Les soixante-huitards se retrouvèrent sans père, et sans boussole. Un grand moment de déchristianisation avait eu lieu. Ce fut aussi un grand pas vers le nihilisme.
Histoire de la philosophie en 50 fichesCoordinateur: Denis Collin, agrégé et docteur en philosophie, enseigne en CPGE en NormandieFormat : 1654 x 240 mmPagination 304p.Parution : mars 20239782340-077140Public: étudiants du supérieur, étudiants en CPGE, tout public28 €Avec les «Histoires de la philosophie», on peut remplir des bibliothèques. Ces 50 fiches ne prétendent pas remplacer les histoires classiques existantes qu'on lira toujours avec profit. Elles veulent proposer un premier abord pour qui ne sait pas comment commencer en philosophie, et une première approche de cinquante auteurs classiques et moins classiques. Comme on ne peut prétendre à l'exhaustivité, outre les incontournables, ces fiches donnent leur chance à des auteurs contemporains. Pour chaque auteur, on trouvera la problématique essentielle de son oeuvre et un index permettra de lire cet ouvrage de renvoi en renvoi, tant des noms des auteurs cités que des notions du programme de philosophie de Terminale et du CAPES. Enfin, on trouvera avec chaque fiche une bibliographie des oeuvres et des commentateurs des auteurs.
« S'il est vrai qu'une philosophie digne de ce nom est avant tout un discours sur l'essentiel, qui se développe et se ramifie comme un arbre, ou éclate comme une fusée, avec plus ou moins de retard, la petite quantité des attitudes fondamentales doit corriger la pluralité indéfinie des oeuvres. » Cet ouvrage part de ceux qui ont réussi à faire cristalliser une approche, une attitude, un esprit, pour offrir au lecteur la reprise des étapes majeures de l'aventure de la pensée occidentale depuis Parménide jusqu'à Sartre et Bruaire en passant par Platon, Descartes, Spinoza, Kant, Marx, Nietzsche ou encore Bergson.
Une grande partie de l'histoire de la pensée occidentale s'est effondrée lors de l'ouverture des camps d'extermination nazis en 1945. Comment l'embrasement de l'Europe par le national-socialisme a-t-il pu survenir, en dépit des progrès de la raison, en dépit des Lumières ?
Hannah Arendt a examiné ce phénomène à travers ses analyses du totalitarisme, des crises de la culture et de l'éducation.
Hans Jonas a constaté que la planète était en danger, que les biotechnologies mettaient l'humain en péril. L'écologie lui doit beaucoup.
Günther Anders étudia, entre autres, la bombe atomique, les machines, la propagande, les médias, la pollution, l'idéologie mortifère du capitalisme, avant de conclure à l'obsolescence programmée de l'homme.
En tant que Juifs, tous trois ont connu l'extermination des leurs, la persécution, l'errance. Leurs écrits prennent à bras le corps le monde réel et concret, les choses du monde, la boue du monde.
Philosophia, c'est une histoire de la philosophie en bande dessinée.
Des premiers philosophes grecs jusqu'à ceux d'aujourd'hui, ce roman graphique de la pensée se veut une introduction ludique et esthétique aux grandes idées qui ont rendu célèbres des auteurs aussi incontournables que Platon, Descartes, Kant et bien d'autres...